Saint Georges Patrimoine

Le château de Serrant

Vue du château de serrant

Serrant était un ancien fief et une seigneurie relevant de Champtocé. Le domaine donnait son nom à une famille féodale. Au début du XIVème siècle, Françoise de Serrant épouse Jean II de Brie, issu d’une longue lignée de chevaliers et de seigneurs d’origine bretonne. Le château va rester la propriété de cette lignée jusqu’au XVIème siècle.

Au XVème siècle, les terres de Serrant sont érigées en châtellerie par lettre patentes données par Gilles de Raie, seigneur de Champtocé. Ponthus de Brie obtient du Roi Louis XI, l’autorisation d’ériger une fortification autour du château en 1481. Il fait également construire une chapelle seigneuriale consacrée en 1497. Son fils, Péan de Brie mandate l’architecte angevin Jean Delespine en 1539 pour transformer le château féodal en palais de la Renaissance. De grands travaux débutent qui vont ruiner ses deux fils qui lui succéderont sans pouvoir achever les travaux. A la mort de Charles de Brie, sa veuve, Marguerite de Beauvau-Tigné n’a d’autre choix que de vendre le château. Il devient la propriété du banquier de Marie de Médicis, Scipion Sardini en 1598. Mais en 1603, coup de théâtre, Madeleine de Maillard, petite fille de Charles de Brie, fait exercer son droit de retrait lignager, droit féodal lui permettant de revendiquer la propriété du château en tant qu’héritière. Elle cède cependant le château de nouveau en 1620 au duc de Montbazon, Hercule de Rohan. Celui-ci vend le château en 1636 à Guillaume Bautru.

Bautru, poète et diplomate de Richelieu va terminer les travaux entrepris près de deux cents ans plus tôt. Il va aussi aménager les jardins et faire de Serrant une magnifique demeure. Son fils, Guillaume III Bautru, hérite du château et poursuit l’œuvre de son père. Il lègue le château à sa fille Marguerite Bautru qui a épousé son cousin Nicolas Bautru de Vaubrun. A la mort de ce dernier à la bataille d’Altenheim, Marguerite fait construire une chapelle par Sébastien Simoneau, architecte qui travaillera également sur la maison conventuelle de l’abbaye, pour accueillir un tombeau du sculpteur Antoine Coysevox.

C’est Diane de Bautru, duchesse d’Estrées qui hérite du château à la mort de son frère, l’abbé de Vaubrun, en 1747. Elle est contrainte de vendre le domaine, probablement pour rembourser une partie des dettes contractées par son frère, notamment auprès de l’abbaye de Saint Georges sur Loire.

C’est Antoine Vincent Walsh, armateur nantais ayant fait fortune dans le commerce triangulaire et issu d’une famille irlandaise exilée suite à la révolution britannique, qui achète le château. Il va l’offrir à son frère, François Jacques Walsh. Des aménagements du parc et des communs sont réalisés : l’orangerie est construite en 1771. C’est son fils, Antoine Joseph Walsh, au retour de son exil après la Révolution, et surtout son petit-fils Théobald Walsh et sa femme Sophie Legrand qui feront du parc de Serrant un remarquable jardin à l’anglaise.

A la mort de leur fils, Ludovic Walsh, c’est le cousin de ce dernier, fils de Valentine Walsh, Louis-Charles de la Trémoïlle qui hérite du château. Celui-ci va entreprendre de grands travaux de restauration et de modernisation du château et de son parc sous la conduite de Lucien Magne. En 1911, son fils, Louis Charles Marie de la Trémoille, devient propriétaire.  A son décès en 1921, c’est son fils, Jean Marie qui lui succède. A son décès prématuré dans l’incendie du manoir Heronry en Angleterre, c’est son neveu, Jean-Charles Lamoral, prince de Ligne qui devient propriétaire du château. Le château est occupé brièvement de juin à octobre 1940 par les généraux allemands.  Il est classé monument historique en 1949. Depuis 2005, le prince et la princesse de Mérode sont propriétaires du domaine.

vue aerienne du chateau et de son parc aujourd'hui
bibliothèque du château de serrant

Le château est aujourd’hui une propriété privée ouverte au public.

Il est particulièrement reconnu pour son impressionnante bibliothèque qui abrite 12 000 ouvrages. Ses salles recèlent de meubles précieux comme son célèbre cabinet d’ébène. Les cuisines sont également un lieu particulièrement apprécié.

Photographie du cabinet d'ébène du château de Serrant