Saint Georges Patrimoine

La famille de Brie

Portrait de Jean de Brie III

Jean de Brie III

Tombeau de Jean de Brie

Cénotaphe de Jean de Brie III

Jeanne de Dreux

Jeanne de Dreux

Portrait d'Anger de Brie

Anger de Brie

La famille de Brie est une longue lignée de chevaliers et de seigneurs d’origine bretonne. Ses membres s’illustrèrent auprès du Roi dans de nombreux épisodes de l’Histoire de France. Le château de Serrant fut la propriété d’une branche de cette famille, du XIVème au XVIème siècle. Avant de vendre ces terres, ils y entreprirent des travaux importants transformant la forteresse médiévale en château de la Renaissance que nous connaissons aujourd’hui.

Au début du XIVème siècle, Jean de Brie, deuxième du nom, fils de Jean de Brie et de Marguerite de Goulaine, prend possession du château, en épousant Françoise de Serrant, héritière des seigneurs de Serrant d’Anjou. Son fils Jean III de Brie épouse Jeanne de Dreux, fille de Robert de Dreux, grand maitre de France, issu de la famille royale. Il est tué le 30 septembre 1356 à la bataille de Poitiers sans descendance. Son tombeau se trouvait dans le cloître des jacobins à Poitiers.

Anger de Brie revendique alors les terres de Serrant. Son fils, Raoul de Brie, né de son union avec Perronnelle Courtet, est chevalier à la cour du Roi René. Il épouse Jeanne de Couësme, issue de la noblesse bretonne, avec qui il a un fils, Jean IV de Brie. Celui-ci devient Maître d’hôtel et grand chambellan du roi Charles VII en 1433. Les terres de Serrant sont érigées en châtellerie par lettres patentes données par Gilles de Raie, seigneur de Champtocé (célèbre chevalier, compagnon d’arme de Jeanne d’Arc qui a contribué au mythe de barbe bleue) Jean de Brie IV épouse Isabeau de Maillé de Brézé et meurt en 1441.

gravure représentant jean de Brie

Jean de Brie IV (ADML)

Portrait d'Isabeau de Maillé de Brézé

Isabeau de Maillé de Brézé, épouse de Jean de Brie IV

Gilles de Brie, fils de Jean IV, soutient le siège de Chatillon en Bourgogne. Il est fait chevalier à la bataille de Fromigny en 1450 où il bat les armées anglaises commandées par le général Talbot. Il reçoit le surnom de fléau des Anglais. Il devient vassal du seigneur de Champtocé le 3 août 1456 et meurt peu de temps après. Anger de Brie, abbé de Saint Evroult en Normandie et évêque d’Angers sous Louis XI, son frère, atteste de la volonté de ce dernier de voir son second fils né de son union avec Anne Giffart lui succéder, François de Brie.

C’est pourtant le fils ainé, Ponthus de Brie, Chambellan du Roi Louis XI qui hérite des terres de Serrant. En décembre 1481, il obtient du Roi l’autorisation d’ériger une fortification autour du château. De grands travaux sont entrepris ; la chapelle seigneuriale, vouée à St-Michel, est consacrée en février 1497. Il reçoit également du Roi les terres de la Roche-de-Serrant (aujourd’hui la Roche aux moines à Savennières). Il épouse Anne de Mathefelon. Son fils Péan de Brie épousa sa cousine Jeanne de Mathefelon puis Renée de Surgères. De son premier mariage naquirent Madelon et Françoise, tous deux morts sans descendance. En 1539, Péan, dépêche l’architecte angevin Jean Delespine pour construire un corps de logis bâti autour d’un escalier à double volée contrariée. Les travaux sont poursuivis à la mort de Péan par son fils ainé, Madelon.

Charles, fils né du second mariage, devient seigneur de Serrant à la mort de son frère Madelon. Il se marie par trois fois avec Marie Thierry qui meurt en 1568 sans enfant, avec Guillemette de Vassé et enfin avec Marguerite de Beauvau-Tigné. Il est assassiné le 17 avril 1593 à Saint Georges laissant sa femme et ses cinq enfants, nés de son deuxième mariage : Claude, Claudine, Marquise, Charles et Marie. Charles meurt ruiné par ces travaux commencés en 1546 et aussi par un long procès contre les assassins de son demi-frère aîné : Madelon de Brie a été tué le 6 janvier 1565 et Charles de Brie accuse de ce meurtre le procureur royal Jean Le Maçon, descendant de Jacques Le Maçon, frère cadet de Robert Le Maçon, chancelier du Roi Charles VII. Charles de Brie a donc laissé les travaux de construction des deux ailes du château de Serrant débutés par son père Péan et poursuivis par son frère, Madelon, inachevés.

Portrait de Perronnelle Courtet

Perronnelle Courtet, épouse d’Anger de Brie

Gilles de Brie

Gilles de Brie

Anne Giffard

Anne Giffart, épouse de Gille de Brie

Portrait de Charles de Brie

Charles de Brie

signature de Charles de Brie

A la mort de Charles de Brie, le seigneur de Chevigné, membre de la Ligue du Nord,  s’empare du château, il est chassé par le gouverneur d’Anjou Antoine de Silly comte de La Rochepot, resté fidèle au Roi. Marguerite de Beauvau-Tigné est contrainte de céder le château de Serrant au banquier italien de la cour de Catherine de Médicis, Scipion Sardini, en 1598.

Mais, en 1603, Madeleine de Maillard, fille de François de Maillard et Renée de Brie, fille tour à tour de Charles de Brie et de sa seconde épouse Guillemette Groignet de Vassé, exerce son droit de retrait lignager. En effet, le droit féodal permet à un membre d’un lignage de reprendre un bien héritable qui a fait l’objet d’une vente à un membre d’un autre lignage en remboursant l’acquéreur au prix d’achat de celui-ci. Elle récupère donc le château de Serrant qu’elle vendra de nouveau en 1620 à Hercule de Rohan, duc de Montbazon.

Sources :

Dictionnaire de la noblesse, Volume 3

De François-Alexandre Aubert de La Chesnaye Des Bois