Défilé de troupes allemandes au château de Serrant
Comme durant le premier conflit mondial, la vie du village est fortement impacté en 1939 alors que commence la Deuxième Guerre Mondiale. Quand est signé l’armistice du 22 juin 1940, Saint Georges sur Loire se retrouve en zone occupée. Si le gouvernement de Vichy dirigé par le maréchal Pétain a autorité sur tout le territoire français, l’Allemagne exerce des droits d’occupation dans un large territoire du nord et de l’ouest de la France obligeant sa population “à se conformer aux réglementions des autorités militaires allemandes et à collaborer”.
De nombreux Saint-Georgeois ont été fait prisonniers. De nombreuses familles sont touchées. Une solidarité se met en place avec notamment l’envoi de colis aux prisonniers et déportés qui travaillent en Allemagne.
Dans le village, la duchesse de la Trémoille a mis, dès 1939, à la disposition de l’État, le château de Serrant pour y abriter des œuvres d’arts des musées nationaux.
Comme partout en France de nombreux bâtiments publics et privés sont réquisitionnés pour loger les troupes d’occupation et les services de l’administration allemande. A Saint Georges, le château va ainsi recevoir durant un an et demi, l’état-major de la Flak (la Défense Contre l’Aviation de l’armée allemande) mais également de nombreux officiers tels que les maréchaux Von Bock, Kesselring, Von Paulus et Dönitz. Le passage de l’occupant laissera peu de traces dans le château : seules deux fresques peintes sur le plafond des cuisines du château par un soldat cherchant à vaincre l’ennui témoignent de cette période.
Troupes allemandes passant le pont du Grand Bras
Dans le village, le logis abbatial est occupé par des troupes : les dégâts seront plus importants, laissant la demeure dans un piteux état après la Guerre.
La population tente de retrouver une existence normale compte tenu du contexte. Une fanfare répète au petit patronage, sous la direction du vicaire qui cherche a occuper les jeunes garçons. Un nouveau jeu de boule de sable est même construit au cercle de l’union. Mais les drames vont venir traumatiser les villageois.
Le 20 juin 1943, Daniel Crétin, jeune étudiant saint-georgeois, est arrêté alors qu’il allait passé ses examens avec ses camarades de promotion. Participant à un réseau de Résistants, il est accusé, à tort, d’avoir participé quelques jours plus tôt à un raid sur la mairie de Vern d’Anjou, pour y voler des tickets d’alimentation et des tampons qui permettront d’établir de fausses cartes d’identité. Il est emprisonné et meurt en 1944.
Le 26 janvier 1944, la famille Keller, Rosa, la mère, ses deux filles, Irène et Sara, et son jeune fils, Michel, 9 ans, est raflée. Cette famille de confession juive, originaire de Pologne, est arrivée en 1940 dans le village. Le père, Naftali, avait été arrêté dès 1941. Toute la famille Keller meurt en camp de concentration.
Angers est libérée le 10 août 1944 par les troupes américaines du général Patton. La rive nord où se trouve Saint Georges est rapidement libérée mais les villages de la rive attendront les interventions de bataillons de Résistants. C’est le cas de la commune voisine de Chalonnes.
Le 26 août 1944, une section des forces Françaises de l’Intérieur fait halte au cœur de la nuit dans une ferme abandonnée du village. L’objectif de ces combattants est l’île de Chalonnes. Ils traversent la Loire au petit matin au Boyau car le pont du Grand Bras a été détruit. Ils s’installent dans les fermes de La Soulouze et l’Offraie. Les soldats allemands surprennent les Résistants. Trois hommes sont abattus. Ils seront enterrés avec les honneurs militaires dans le cimetière de Saint Georges.