Les locaux du cercle de l’union, début des années 2000
Concours de 1957 au Cercle de l’Union
Le Cercle de l’Union est créé le 24 Mars 1823, sous la Restauration, par une quinzaine de St Georgeois : notables, commerçants, artisans etc… à l’initiative de Monsieur Androuin. Leur but est de procurer à ses membres un lieu de lecture, de conversation et de jeux « honnêtes ». Ainsi, le règlement intérieur stipule que les jeux de hasard sont interdits. La société siège dans un local de deux pièces situé rue de Chalonnes et appartenant à Monsieur Colin : l’une des pièces est réservée à la conversation et la lecture notamment des journaux, source d’information de l’époque. La seconde est mise à la disposition des joueurs de cartes et de palets. Un jeu de boule de sable est construit aux abords du local.
Monsieur Androuin acquiert le local en 1880 et fait construire deux pièces attenantes en 1890 pour accueillir un concierge dans les anciennes pièces. Madame Daviau sera la première à tenir cette charge.
Ce n’est qu’en 1906 que fut décidée la construction d’un jeu de boule de fort couvert. On peut supposer qu’il existait déjà un jeu en plein air. Le fait de le couvrir le mettait à l’abri des intempéries, des conditions climatiques pas toujours agréables. Ce jeu construit en prolongement des locaux du Cercle a été inauguré le 7 juillet 1907 lors d’une grande fête. Cette même année, le cercle fait l’acquisition d’un billard.
Le nombre de sociétaires augmente d’année en année : ils sont 31 en décembre 1907 et une quarantaine en 1920.
Le 28 mai 1908, le Cercle de l’Union adhère à la Fédération de boule de fort et décide de participer à son Championnat.
En 1910, Monsieur HUAU est élu membre. C’est le premier agriculteur à faire partie de l’union jusqu’ici composée exclusivement de gens du bourg. C’est pour cette raison qu’elle sera longtemps nommée la « Société des Chapeaux » par opposition à la Fraternité qu’on appelle la « Société des Casquettes » car elle accueille des Saint-Georgeois plus modestes.
Mais les sociétaires se plaignent de l’éclairage insuffisant à l’acétylène. Il y a des tensions.
Finalement, le 15 mars 1914, l’éclairage électrique est installé par Charles Pageot.
Durant la première Guerre mondiale, la société est en vieille : certains viennent pour y lire la presse et prendre des nouvelles du front.13 sociétaires sont mobilisés. L’un d’eux, Monsieur Raimbault mourra au front.
En 1921, le jeu de boules est refait. Un nouveau concierge est recruté, Monsieur Burgevin, qui veillera à tenir ouvert le Cercle à toute heure.
Alors que les concours entre Sociétés sont encore rares, Messieurs Chevallier, Dupuis, Pavie et Martineau remportent le 1er concours de La Possonnière, le 26 août 1923.
Le 27 avril 1924, le Cercle organise son premier grand concours. Dix sociétés extérieures y prennent part. Il sera gagné par la Courtille d’Ingrandes. Le cercle compte alors 44 inscrits.
Le 19 décembre 1927, suite au décès de Madame Ardouin, les bâtiments sont mis à vendre : le cercle décide à 30 voix contre 6 et une abstention d’acheter l’immeuble abritant le Cercle pour 20 000 francs. Plusieurs sociétaires démissionnent, certainement ceux qui étaient opposés à l’achat.
Des travaux sont nécessaires car le jeu de boule se dégrade. Chacun participe, y compris les femmes qui décorent les locaux. Elles sont admises pour la première fois au printemps 1928 dans un concours interne.
Le début des années 30 sont les belles années du Cercle avec une activité grandissante et de nombreuses manifestations.
En 1935, 15 des 67 sociétaires démissionnent, sans doute à cause des rumeurs relatives à une prochaine guerre qui suscitaient des discussions politiques pourtant interdites par les statuts du Cercle.
En 1937, les mineurs à partir de 15 ans et accompagnés sont acceptés : c’est un vent de jeunesse qui souffle sur le Cercle. En 1939, la Guerre perturbe de nouveau la vie du Cercle. Toutes les familles sont touchées. Une solidarité se met en place avec notamment l’envoi de colis aux prisonniers et déportés qui travaillent en Allemagne. Mais à Saint Georges, sous l’occupation allemande, la vie se poursuit. En 1944, un nouveau jeu de boule de sable est installé et un concours organisé.
Dans l’après-guerre, les activités du Cercle reprennent : concours de boule de fort, de boule de sables, de cartes et de billard. La paix revenue, le cercle de l’Union traverse cependant des moments difficiles : les lieux sont vétustes, la fréquentation en baisse. La situation financière se dégrade. Le jeu de boule de fort est rénové en 1949.
A partir de 1952, la pétanque fait son apparition. Un terrain dédié remplace bientôt le jardin du concierge. En 1963, une commission de pétanque est mise en place. En 1968, le Cercle adhère à la fédération ce qui permet l’obtention de licences et la participation aux compétitions officielles. Un des terrains de boule de sable est supprimé pour permettre aux amateurs de pétanque de jouer à l’ombre. C’est la naissance de l’Union Pétanquaise. Le Cercle de l’Union et l’Union Pétanquaise vont depuis lors coexister dans une grande fraternité.
Au début des années 70, Madame Davy, concierge, part en retraite. Il est alors décidé de ne pas la remplacer : le cercle doit faire des choix budgétaires car de lourds travaux sont envisagés. Le Cercle devient donc auto-gérer, ce qui est alors plutôt rare dans la région. La salle principale est agrandie, de nouvelles ouvertures sont réalisées pour gagner en luminosité, des sanitaires extérieurs sont installés. Des poêles sont aussi posés. Les travaux sont réalisés en partie par les sociétaires et le Cercle profite également de don. A la fin de la décennie, le bâtiment subit un ravalement de façade. Enfin, les deux pièces du logement du concierge sont réhabilitées et reliées aux pièces principales. En 1978, le dernier terrain de boule de sable est supprimé : l’activité n’était plus pratiquée, une page se tourne.
Si les locaux font peau neuve dans les années 70, un autre grand changement a lieu. En 1977, les épouses seront conviées pour la première fois à la galette. Pendant 150 ans, le Cercle de l’Union était resté un domaine presque exclusivement masculin (elles n’étaient admises que lors de concours internes depuis 1928). L’évolution des mœurs et des mentalités permet alors une certaine mixité.
Dans les années 1980, le nombre d’inscrits ne cesse de croître : 163 en 1980, 192 en 1984, 230 en 1987 et les bureaux successifs cherchent à proposer des divertissements variés. En 1986, le Cercle acquiert un nouveau billard qui vient remplacer l’ancien après près de 80 ans de service et deux rénovations. Une table de Ping pong sera même acheté mais le jeu ne trouvant pas d’amateurs, elle sera offerte au foyer des jeunes.
Malgré l’obligation du port de pantoufles depuis 1957 et le soin apporté, le jeu de boule de fort se dégrade. Le 13 mars 1988, le premier jeu en matière plastique est inauguré. S’en suivent de nombreux travaux de modernisation : peinture, mise en place d’un système de chauffage et du téléphone en 1991. En 1997, grâce aux dons de deux sociétaires, est lancée la construction d’un jeu de pétanque couvert.
En janvier 1998, l’assemblée générale décide d’accepter la candidature des dames. Si depuis de nombreuses années, elles étaient accueillies au Cercle et pouvaient participer aux jeux, elles n’étaient pas encore sociétaires.
En 2023, le Cercle de l’Union qui fête ses 200 ans d’existence et comprend près de 250 sociétaires, inaugure son nouveau jeu de boule de fort entièrement rénové avec une matière synthétique.
Dans la boule de fort comme dans la pétanque, le Cercle de l’Union et l’Union Pétanquaise sont deux acteurs associatifs majeurs dans la vie du village et ce depuis plus de 200 ans !
Le jeu de boule de fort en 2007
Terrain couvert de l’union pétanquaise