Saint Georges Patrimoine

La Libération : les résistants de la Soulouze

1944 : Seconde Guerre Mondiale

Après le Débarquements des Alliés, le 6 juin 1944, les forces armées américaines arrivent dans le Maine et Loire dès le 7 août. Angers est libérée le 10 Août 1644 par les forces du général Patton. La rive Nord dont Saint Georges est rapidement libéré également. Un canon Allemand de 400 sur voie ferrée positionné sur la ligne de chemin de fer Angers-La Jumelière-Chemillé, tire depuis Chaudefonds sur Layon sur les Américains arrivés et positionnés à la Butte Sanson. Quelle est leur cible ?  Les ponts ont déjà été détruits. Chalonnes ? Rochefort ? Nous n’avons pas de précisions sur ce sujet. Dans la nuit du 15 août un obus d’un tir trop court est tombé dans une ferme celle de Mr Oger, située rue du Général Faugeron, ne faisant que des dégâts matériels : dégâts qu’il déclara en mairie le 16 aout 44. En mémoire de cet événement, il fut décidé quelques années plus tard, la paix retrouvée, de commémorer ce bombardement tous les 15 aout en tirant un coup de canon au réveil par le comité des fêtes de l’époque dans les jardins de l’abbaye avec une bombe de feux d’artifices. S’en suivait le défilé musical au réveil dans les rues par la fanfare de St Germain les Prés, pour ouvrir les festivités de la fête communale annuelle de St Georges.

ferme de la soulouze sur l'ile de Chalonnes

La ferme de la Soulouze sur l’île de Chalonnes

Le 18 Août 1944, les troupes allemandes évacuent l’île de Chalonnes pour constituer une zone tampon les éloignant des forces américaines. Alors qu’une partie de l’armée allemande se replie, des unités restent en position défensive sur la rive sud de la Loire réalisant régulièrement des incursions sur l’autre rive.

Les Américains chargent les Forces Françaises de l’Intérieur constituées de volontaires, principalement des Résistants, de sécuriser la rive nord. Ainsi Pierre Nédélec, jeune de 17 ans, s’engage dans les FFI. Il est né à Angers. Son père, issu d’une famille des Côtes d’Armor, est mort alors que Pierre n’est qu’un enfant. Depuis, il vie avec sa mère qui est commerçante à Angers.

Le 26 août 1944, peu après minuit, la section de Pierre Nédélec, quitte Angers en direction de Saint Georges. L’objectif est de réaliser une patrouille sur l’île de Chalonnes pour repérer la présence des forces allemandes. Ils font une halte, au cœur de la nuit, dans une maison abandonnée du village. Puis, au petit matin, un passeur les aide à traverser la Loire à la barque au lieu-dit du Boyau. Les jeunes Résistants installent leur camp dans deux fermes abandonnées de l’île, la Soulouze et l’Orffraie : les habitants ont depuis longtemps quitté les lieux. Mais, depuis le clocher de l’église Saint Maurille, les Allemands ont repéré les FFI qui sont surpris par un groupe de soldats sur l’île. Les Allemands vont faire quatre prisonniers. Trois jeunes sont tués.

plaque commémorative à la soulouze

Plaque commémorative posée en 2013 à la Soulouze

Roger Perez Moreyra, âgé de 18 ans, venait de Strasbourg. Sa famille, expulsée par l’administration civile, s’était réfugiée à Angers. Roger Perez Moreira n’a que 15 ans quand il s’engage aux côtés de ses parents dans le réseau de Résistance Honneur et Patrie, en 1941. Très engagé dans le scoutisme, il fut impliqué dans la libération d’Angers, les scouts servant de guide aux forces américaines.

Julien Ferté avait 19 ans. Il était originaire de Normandie. Sa famille s’était réfugiée à Angers en juin 1944 pour fuir les bombardements. Roger Perez Moreyra et Julien Ferté étaient placés en sentinelles à la Petite Soulouze. Ils furent tués d’une rafale d’arme automatique. Pierre Nédélec est mortellement blessé alors qu’il tente de retraverser la Loire à la nage. Son corps est emporté par le courant.

Roger Perez Moreyra et Julien Ferté furent inhumés dans le cimetière de Saint Georges deux jours plus tard. Le corps de Pierre Nédélec ne sera retrouvé qu’un mois plus tard, le 5 octobre 1944, à Montjean. Ils furent honorés du statut de morts pour la France et décoré à titre posthume de la Croix de Guerre.

Une plaque commémorative a été installé sur l’île de Chalonnes en 2013.

Les forces allemandes quittèrent la région le 29 août 1944. Les quatre prisonniers de la Soulouze embarqués vers Bourges pour y être fusillés réussiront à s’évader suite au mitraillage de leur train par des avions américains. Les autres membres ayant réussi à s’enfuir ce jour-là, rejoignirent la caserne et continuèrent de combattre. Il y eut une cinquantaine de morts dans ce régiment. La plupart était très jeunes comme les trois résistants tombés à Chalonnes.

 

Source : Serge Guillet, Geoffroi Crunelle