Bernard Crétin que sa mère a toujours appelé Daniel est né à Saint Georges en 1925. Son père blessé pendant la Première Guerre Mondiale meurt alors qu’il n’a que 6 ans. Daniel intègre l’école normale d’instituteurs d’Angers en 1941 au sein de laquelle se monte un réseau de Résistance dont Daniel fait partie. Les premières actions consistent à distribuer des tracts, des affiches, appelant à l’insoumission. Un peu plus tard, le groupe se signale en renversant, boulevard Foch à Angers, des kiosques de propagande nazie. En juin 1943, alors que les actions de résistance s’étaient développées, le groupe s’était réuni dans une salle de permanence du lycée David d’Angers afin de définir certaines règles de prudence. En aucun cas, les noms des membres du réseau ne devaient apparaître. Il fallait les remplacer par des numéros ou des surnoms. Hélas, cette consigne n’a pas été respectée par celui qui détenait ces listes. Le 16 juin dans la nuit, des membres du réseau se rendent à la mairie de Vern d’Anjou, pour y voler des tickets d’alimentation et des tampons qui permettront d’établir de fausses cartes d’identité. Au retour, ils sont surpris par deux gendarmes allemands qui patrouillaient : fusillade. Les deux allemands sont tués, un troisième surgit et le groupe s’enfuit et se disperse. L’un d’eux abandonne le vélo sur lequel il était venu. Sur ce vélo, une sacoche. Dans la sacoche, les noms des membres du réseau.
Bernard Daniel ne faisait pas partie de l’équipée nocturne, mais son nom sur les listes a scellé son sort.
Bernard Daniel qui avait révisé, chez sa mère, à Saint-Georges, les épreuves du baccalauréat, est arrêté, le 20 juin, alors qu’il se présentait pour passer l’examen avec ses camarades.
Tous ces jeunes ont été internés dans les locaux du Pré-Pigeon, sans pouvoir communiquer entre eux. Interrogés à plusieurs reprises, ils ont, ensuite, été remis à l’autorité allemande. Trois d’entre eux seront fusillés à Belle Beille. Les dix autres seront déportés, parmi lesquels Bernard Daniel qui prendra la direction de Buchenwald, puis de Dora.
Dans cet enfer, est mort le 13 ou 14 janvier 1944, Bernard Daniel à 19 ans. Il portait le numéro matricule 20 798.