La construction de cette église a commencé en 1825, sur les plans de l’architecte Mathurin Binet (1773-1848). Mathurin Binet était architecte municipal à la ville d’Angers : il fut en charge de la restauration du clocher de la cathédrale Saint Meurice à Angers après l’incendie de 1831. Il fut aussi en charge de la construction du premier Grand Théâtre d’Angers inauguré en 1825 et détruit par un incendie en 1865 avant d’être reconstruit.
Il avait fallu auparavant démolir l’ancienne et belle église abbatiale et les cloitres du couvent, vendus aux enchères pour leurs pierres !
L’édifice actuel a donc été élevé à l’emplacement des cloitres et d’une partie de cette ancienne église. Elle est de style néo grec, très en vogue au XIXème siècle.
On peut y admirer un remarquable chemin de croix de Stani Nitkowsky, artiste contemporain, ami de Robert Tatin, qui a longtemps résidé à Saint Georges. Il est révélateur de la première période de son œuvre.
Deux vitraux de part et d’autre du chœur doivent retenir l’attention : ils datent du début du XIXème siècle et sont signés du saint-georgeois Charles Thierry. Peintre, ferblantier, décorateur remarqué par la comtesse de Serrant et travaillant d’abord dans l’atelier qu’elle avait fait édifier dans le château de Serrant, il devint un peintre sur verre apprécié et fournit en vitraux de nombreuses églises de la région. C’est sans doute en 1828 qu’il réalisa ceux de l’église de Saint Georges. La mode alors était au verre peint. Thierry avait réintroduit l’art du vitrail en Europe et l’atelier qu’il fonda à Angers en 1844 existe toujours.
En 1900, une violente tempête, qualifié d’ouragan, s’abattit sur Saint Georges infligeant d’importants dégâts à la toiture de l’église qui dut être refaite.
Aujourd’hui, des restaurateurs d’art viennent de mettre en évidence l’originalité du grand retable baroque qu’Etienne Vacquet, conservateur du patrimoine, date de 1843 et attribue à Dominique Massini. Imposant, doré à sa construction, il a été recouvert vers la fin du XIXème siècle de bronzine, poudre métallique à base de cuivre, qui, moins chère, donnait l’illusion de l’or.
Enfin, l’église recèle un orgue, modeste mais signé du plus grand facteur d’orgue du XIXème siècle : Aristide Cavaillé-Coll. Il a acquis par le conseil paroissial de la fabrique pour l’église de Saint Georges en 1874 grâce à des subventions diverses et la participation du comte Arthur de Cumont, ministre de l’instruction publique et des cultes et futur maire du village. Le buffet en chêne abrite deux tourelles de cinq tuyaux encadrant une plate face de 23 tuyaux. La tribune de l’orgue est placée en fond de nef.