La construction d’un grand chemin de Joseph Vernet (1714-1789), Le Louvre
Jusqu’en 1508, il n’y avait aucune administration nationale chargée de la voirie. Routes, rues et chemins étaient créés, entretenus par les seigneurs, les villes ou les paroisses. Les finances provenaient souvent des péages. Un péage existait ainsi à Saint Georges. En 1508, Louis XII nommait quatre « Trésoriers de France » chargés de surveiller les voies publiques. Ils étaient 17 en1551. En 1599, Sully créa « l’Office de Grand Voyer de France » et en 1600, dota les Ponts et Chaussées d’un budget. En 1669, Colbert fonda le « Corps des commissaires des Ponts et Chaussées ». Une grande administration de la voirie se mettait en place. En 1747 l’école des Ponts et Chaussées voyait le jour. Dans ce cadre, de 1730 à 1746, le Contrôleur Général Orry développa le service de la construction et de l’entretien des grands chemins. De 1748 à 1769, l’intendant des finances Trudaine avait la charge de la réalisation du détail des Ponts et Chaussées. Ce sont vraisemblablement ces deux hommes, l’instigateur et le réalisateur, qui sont à l’origine de la réalisation du Grand Chemin de Paris à Nantes. Notons que pour ces grands travaux, furent créées les « Corvées Royales », associées à la perception de la taille. Chaque corvéable devait fournir gratuitement des journées de travail. La taille désigne une imposition en argent répartie de manière annuelle sur les contribuables en proportion de leurs biens et moyens. Comme les ordres privilégiés (noblesse et clergé) étaient exemptés, elle pesait surtout sur les paysans. Selon toute vraisemblance, ce sont les paysans de Saint Georges qui ont construit ce grand chemin.
Le plan de cette construction est conservé aux Archives Départementales. Le commerce avec les Antilles est florissant et il est important de relier Paris avec les ports de l’Ouest de la France, tel Nantes.
La route traverse l’agglomération et bouleverse les entrées et sorties du bourg de Saint Georges. (Le plan, à l’inverse des habitudes, met le sud vers le haut et le nord vers le bas). Vers l’ouest, on voit le moulin de la Salle. La traversée au niveau de l’église est étroite. La route de Saint Augustin actuelle n’existe pas. On prend la direction de Saint Augustin par l’actuelle rue du Bœuf Couronné. Coté Angers, il y a 2 chemins : l’un au sud prend la direction du château de Serrant, la route du château Chevigné, l’autre au nord, prend la direction de la Douinière, par la rue du stade. Notons que le chemin de Chalonnes ne traverse pas l’étang d’Arrouët, mais emprunte l’actuelle rue de Savennières pour atteindre l’ancienne ferme du Grand Arouet.
A l’ouest, avant 1762, le « Grand Chemin de Paris à Nantes » était au sud de la Nationale. Il passait sur la levée de l’étang de la Salle, étang qui a été séparé en deux parties par la construction de la route. Il rejoignait le lieu dit Petit Boyau sur Saint Germain des Prés.
Tracé du Grand Chemin, le sud est en haut de la carte (ADML)
Les fermes au nord et à l’ouest de Saint Georges au XVIIème
Tracé du Grand Chemin à l’est du village
Profitons-en pour regarder la présence des fermes à l’Ouest du bourg :
Au nord, nous avons Gravereuille, Petit Gravereuil, La Thibauderie, les Grands et Petit Faiteau, Nid de Pie, la Bouvière, le Grand Soucy, la Bénaudière, la Salle et puis sur Saint Germain, la Goglès, la Palatrie etc… Passons au sud, les deux Comterie et Petit Boyau à Saint Germain. Notons que le château de la Comterie n’existe pas, pas plus que les Prouillais ou l’Ouvière et le Petit Lapin au nord.
A l’est, la construction de la route nationale a complètement modifié la voirie : on voit bien l’allée de Serrant en provenance du bourg, et après le passage devant le château, il est possible de rejoindre le chemin d’Angers. De la rue du stade actuelle, on arrive au nord de la route nationale, on passe devant le parc de Serrant, et on se dirige vers un carrefour important à la Douannière. Il y a trois directions à ce carrefour : au sud, vers l’étang de la Brelaudière, à l’est vers Saint Martin du Fouilloux, en passant au sud de la ferme de Hilbert et au nord est, vers le Petit Paris. Est-ce dans ces chemins que le carrosse de Louis XIV s’est embourbé alors que le roi allait arrêter Nicolas Fouquet à Nantes en septembre 1661 ?
En 1762, le curé Guibert de Saint Germain des Prés consigne dans son répertoire l’avancée des travaux (ADML)