Signature de François Abel Avril, premier maire de Saint Georges (ADML)
Portrait de Louis Cotte de Jumilly, maire de 1908 à 1919
Ils sont 26, qui se sont succédés au poste de premier magistrat de la commune en 211 ans : de François Abel Avril, juge de paix à Denis Mercier, ingénieur. C’est en 1790 que la commune, division territoriale civile est créée. On ne connaissait avant cette date que la paroisse. Au cours de ces deux siècles, les modalités de désignation des maires ont été souvent modifiées. D’abord, ne pouvaient être électeurs (et cette notion était une nouveauté apportée par la Révolution) que les hommes, âgés d’au moins 25 ans, n’étant pas domestiques, et payant un impôt équivalent à trois jours de travail. On voit par conséquent, qu’ils étaient nombreux, ceux qui ne pouvaient participer à ce devoir citoyen ! Pauvres et serviteurs de tous ordres en étaient écartés.
Ne pouvaient être élus que les hommes payant un impôt au moins égal à dix jours de travail : là aussi, on restreignait le nombre de ceux qui pouvaient prétendre à la fonction ! Puis au XIX° siècle, les lois changent en même temps que changent les systèmes politiques : Les gouvernements d’empire, puis de monarchie, puis encore d’empire qui se succèdent et se , remplacent, préfèrent les maires nommés par les préfets. On est sûr, au moins qu’ils ne se rebelleront pas contre les pouvoirs en place, mais les serviront fidèlement. Ils sont choisis parmi les notables les plus imposés
Les gouvernements républicains (brève seconde république de 1848 à 1852, et surtout troisième de 1870 à 1940) adoptent l’élection.
Et c’est la grande loi municipale de 1884 qui accorde à tous les conseils municipaux le droit d’élire un maire, choisi parmi leur assemblée.
Les conseillers eux-mêmes doivent être élus au suffrage universel Il n’est donc plus question de journées de travail ou d’impôts. Mais ne nous leurrons pas. C’est un suffrage universel masculin, c’est à dire ouvert à tous les hommes sans distinction de fortune ou de classe. Les femmes en sont totalement écartées. On ne les croit pas aptes à comprendre la chose politique, ni même à s’y intéresser. Elles ne sauraient pour qui voter, pensent leurs époux et pères ! Sans doute, obéiraient-elles à leur mari, ou à leur curé ! Alors à quoi bon ?
A Saint-Georges comme partout ailleurs, nominations et élections se succèdent, mais tous les premiers magistrats jusqu’au début du XX° siècle sont des notables. On y relève le nom de deux « officiers de santé » (Jean Renou et Julien Alexis Faugeron), de deux médecins (Adrien Meslier et Jean de la Tourette) de deux notaires (Pierre Péan et François Oger), d’un noble propriétaire terrien (Théobald Walsh de Serrant), d’un officier supérieur (Emile Faugeron), d’un ministre de l’Instruction Publique des Cultes et des Beaux-Arts (Arthur de Cumont).
Ce dernier a laissé à ses collègues, le souvenir d’un homme peu cultivé, expert en gaffes, mais c’est sous son ministère que se discuta le projet de loi sur la liberté de l’enseignement privé supérieur. Il était farouchement attaché à cette liberté. Il mourut à Saint-Georges le 10 mars 1875.
On peut remarquer tout au long de ce siècle une dynastie, à la fois familiale et municipale : celle des Faugeron.; Julien Alexis, l’aïeul, et ses descendants, Séréné d’abord, puis Emile, général de son état.
Certains ont exercé un long mandat : c’est le cas de Maurice Lair, maire de 1922 à 1945, soit 23 ans et de Bernard Guitton qui administra la commune de 1967 à 1989, soit 22 ans.
La palme de la magistrature la plus brève revient certainement à Louis Monprofit, huissier de justice, père du docteur Jacques Ambroise Monprofit, qui fut élu le 14 mai 1871, et remplacé le 18 juin de la même année, soit un mois après.
Il faudra attendre 1944 pour que le suffrage devienne vraiment universel en intégrant les femmes dans le corps électoral, et 1974 pour abaisser à 18 ans l’âge de la majorité.
Petit à petit, l’exercice de la démocratie était devenu l’affaire de tous. Les Français à l’exception des incapables majeurs, et de ceux qui, coupables d’infractions pénales lourdes, se trouvent frappés d’indignité.
Arthur de Cumont, maire de 1887 à 1897
Emile Faugeron, maire de 1897 à 1908
Nom | Profession | Mandat |
Juge de Paix | 1790-Mai 1791 | |
Notaire | Mai 1791 – Septembre 1795 | |
Notaire | Septembre 1795- 30 juin 1800 | |
Officier de Santé | 30 juin 1800-25 avril 1808 | |
Militaire | 25 avril 1808 – 24 novembre 1809 | |
Julien Alexis FAUGERON | Officier de Santé | 24 novembre 1809-23 aout 1815 |
François OGER | Notaire | 23 aout 1815-14 janvier 1826 |
Propriétaire | Aout 1826- Aout 1832 | |
Jacques BEAUMANOIR | Officier de santé | Aout 1832 – Aout 1835 |
Propriétaire | Aout 1835- Janvier 1836 | |
Adrien MESLIER | Médecin | Janvier 1836-Mars 1848 |
Séréné FAUGERON | Percepteur | Mars 1848-1869 |
Jean de LA TOURETTE | Médecin | 1869-Mai 1871 |
Louis MONPROFIT | Médecin | 14 Mai 1871-18 juin 1871 |
Notaire | Juin 1871-1887 | |
Ministre | 1887-1897 | |
Général | 1897-1908 | |
Inspecteur des domaines | 1908-1919 | |
Charles GRELIER | Négociant | 1919-1922 |
Maurice LAIR | Marchand de biens | 1922-1945 |
Théophile HARRAULT | Peintre en lettre | 1945-1947 |
Jean GASIOROWSKI | Industriel | 1947-1959 |
Léon DRAUNET | Médecin | 1959-1967 |
Bernard GUITTON | Haut fonctionnaire | 1967-1989 |
Denis MERCIER | Ingénieur | 1989-2001 |
Daniel FROGER | Cadre de la MSA | 2001-2020 |
Philippe MAILLART | Médecin | 2020- |