Saint Georges Patrimoine

Jean Gasiorowski

1897-1976

photographie de Jean Gasiorowski
carte postale de la manufacture d'engrais d'auby
carte postale présentant le laboratoire de la société de produits chimiques et engrais d'auby
publicité pour les engrais d'Auby

Né en 1897 dans le Nord, Jean Gasiorowski dirige les usines de produits chimiques et engrais d’Auby dans le Nord suite à son père Casimir? Ce-dernier est né en 1861 à Odessa, aujourd’hui en Pologne, et arrivé en France avec ses parents et son frère dans les années 1880.

La manufacture d’engrais d’Auby s’installe en 1887 dans une ancienne fabrique de sucre de betteraves établie par Napoléon en 1811 et inactive depuis 1848. L’entreprise va devenir rapidement un important exportateur de Nitrates de Soude et de Nitrates de Potasse, composés servant à la fabrication des engrais, produisant également du salpêtre et de l’acide sulfurique. Hans Gaspard Shintz, investisseur suisse installé à Liverpool et qui vient de fonder l’entreprise, nomme Casimir Gasiorowski, docteur en chimie agricole, à sa tête. Celui-ci va transformer l’usine en industrie de pointe.

Casimir épouse Julie Deconinck, fille d’un négociant dunkerquois, en 1896 à Arras. Le couple a trois enfants : Jean, Wanda et Casimir. L’industriel devient membre de la chambre de commerce de Douai.  Il devient également maire d’Auby de 1904 à 1919. Mais en 1914, les Allemands, considérant l’usine comme une menace, la détruise. Casimir Gasiorowski doit aussi faire face à l’occupation de sa ville dès septembre 1914 avec de lourds dégâts dont la destruction des écoles et de l’église.

Après l’Armistice, Casimir Gasiorowski va être épaulé par son fils Jean, ingénieur chimiste de renom, pour reconstruire l’usine. En quelques années, l’entreprise retrouve sa place sur le marché et profite de son implantation géographique favorable pour développer ses exportations notamment en Afrique du Nord.

A la mort de son père, en 1924, Jean Gasiorowski devient président de l’entreprise, profitant d’une grande reconnaissance pour ses compétences et ses méthodes commerciales. La manufacture s’étend, en 1927, sur 17 hectares et emploie 800 salariés. L’usine a son propre port sur le canal de la Deule et un rattachement spécial à la ligne de chemin de fer permettant un chargement journalier de 300 wagons en moyenne.

La société fait construire des cités ouvrières à Auby poursuivant les œuvres sociales initiées par Casimir Gasiorowski avant la première guerre mondiale. Celui-ci avait en effet déjà fait construire des maisons pour les ouvriers et mis en place une caisse de secours alimentée par l’usine, en l’absence de Sécurité Sociale.

Jean Gasiorowski se marie le 15 janvier 1924 avec Odette Fidon à Douai dans le Nord.

En 1928, la Manufacture de produits chimiques d’Auby fusionne avec le Comptoir commercial des engrais Paris-Auby, devenant la Société de produits chimiques et d’engrais d’Auby. En 1929, la Société enregistre un bénéfice net de plus de 14 millions de francs. Les quatre dirigeants, dont fait partie Jean Gasiorowski, se partagent alors la coquette somme de 1 229 052 francs.

En 1930, Jean Gasiorowski, déjà distingué de légion d’honneur, devient conseiller du commerce extérieur. Il occupe de nombreuses fonctions : correspondant de la Chambre de Commerce de Douai, secrétaire de la Fédération des Syndicats de produits chimiques et engrais, vice-président du Syndicat des matières premières pour engrais, entre autres.

En 1939, Jean Gasiorowski inaugure une seconde usine à Feuchy dans le Pas-de-Calais, spécialisée dans la synthèse et l’oxydation de l’ammoniaque. La manufacture produira 58 00 tonnes d’acide nitrique, 33 000 de sulfate d’ammoniaque et 52 000 tonnes de nitrate.

L’entreprise traverse la deuxième guerre mondiale sans trop de perte. En 1940, la filiale Aubry-Méditerranée est créée. Les productions sont partiellement ou complètement interrompues. L’atelier de fabrication d’acide nitrique de Feuchy est réquisitionné. Les usines subissent des dommages du fait de la guerre. Jean Gasiorowski accepte de conserver ses fonctions épaulé par son frère Casimir. Les pertes sont importantes et le conseil d’administration décide d’augmenter le capital de la société en émettant des actions. La situation financière de l’entreprise se stabilise les années suivantes avec des bénéfices enregistrés.

La société va, après l’Armistice, poursuive sa croissance. En 1950, l’entreprise compte quatre sites : celui d’Auby et de Feuchy ainsi qu’une usine à Artes près de Valenciennes et une autre en Belgique. Les expéditions atteignent un volume de 172 400 tonnes sur l’exercice 1949-1950.

Jean Gasiorowski devient maire de Saint Georges sur Loire de 1947 à 1959, il devient propriétaire du château de l’Epinay.

En janvier 1948, le conseil municipal de Saint Georges sur Loire donne pleins pouvoirs au maire pour entreprendre les travaux de réparation des bâtiments publics sinistrés par suite des bombardements du mois d’août 1944.

En avril 1950, la circulation automobile du bourg est réglementée : 40 km/heure pour les véhicules de tourisme, 20 km/heure pour les poids lourds.

En décembre 1950, l’acquisition de l’abbaye par la Commune est approuvée.

Dans les années 1950 et 1960, Jean Gasiorowski fait partie du conseil d’administration du Comité Européen pour le Progrès Économique et Social, organisme de réflexion patronal fondé en 1952. En 1952, Jean Gasiorowski propose à son conseil d’administration de verser une partie des bénéfices de la société à son personnel. Le patron innove, cherchant à fédérer ses ouvriers. L’entreprise voit ses résultats progresser encore avec une modernisation du matériel et des filières sont ouvertes notamment Tertre Aubry en Belgique et Prochinor, destiné au marché américain.

Veuf en 1960, il décède fin 1976 à Saint Georges sur Loire où il est enterré.

L’usine est reprise par Stanislas Gasiorowski, son neveu, à partir de 1964. La société d’engrais d’Auby va souffrir de la concurrence des produits étrangers, principalement allemands et américains. Elle ferme définitivement en juillet 1976.

Sources : Les noms des rues de Saint Georges, Jacqueline Lacrouts et Nathalie Renou

Ambassades et consulats, 2ème année, septembre

L’écho du Nord du 21 avril 1930

Le Grand écho du Nord de la France du 30 juin 1939

Le Monde 9 septembre 1950

France-soir du 10 décembre 1952

Les assemblées générales du 4 janvier 1941

La Bataille du 26 octobre 1930

Études historiques et locales d’Auby-les-Douai , Edmond Deldique

photographie aérienne de l'usine d'Auby de Jean Gasiorowksi

La manufacture en 1927