La signature d’Antoine Panay de Champotier(ADML)
Acte de mariage d’Antoine Panay de Champotier et de Marie Perrine Bréchet (ADML)
Antoine Panay de Champotier est né dans l’Allier à Saint-Margerand-de-Brout le 30 avril 1741. Il est le fils de Claude Panay, seigneur de Champotier et de Marie-Anne Robert de Chambaraude.
Il s’engage dans une carrière religieuse. Il fait vœu de pauvreté, de chasteté et d’obéissance, le 27 décembre 1759 à l’abbaye-mère Saint Geneviève de Paris, aujourd’hui le lycée Henri IV. Il poursuit ses études théologiques conduisant au sacerdoce. Il devient prieur-curé de Sougères-en-Puisaye, près d’Auxerre, en 1774 puis prieur de la petite communauté de Saint-Lô-la-Ville, dans la Manche en 1775.
Antoine Panay est nommé Prieur curé de l’abbaye et curé de Saint-Georges sur Loire en septembre 1777. C’est lui qui préside la sépulture de François Jacques Walsh, comte de Serrant, le 23 août 1782, entouré de « 40 curés et vicaires ». Il s’occupe également des bénéfices de l’abbaye Toussait d’Angers tenue elle aussi par les Génovéfains.
Il laisse sa place de prieur à l’abbaye à Augustin Gournay et devient curé de Saint-Augustin-des-Bois en 1784 succédant à Laurent Berthelot, décédé le 11 février 1784. Il fait reconstruire le prieuré-presbytère qui existe toujours : c’est aujourd’hui la maison des associations de Saint augustin des Bois.
A la Révolution, les ecclésiastiques doivent prêter serment de fidélité à la Nation, au Roi et à la Constitution, allant à l’encontre de leurs vœux d’obéissance à Dieu. Les cinq chanoines restés à l’abbaye prêtent tous serment. Sur les quatre curés rattachés à l’abbaye, deux deviennent assermentés : le curé Gournay et Antoine Panay de Champotier qui peuvent donc rester en fonction.
Contrairement à d’autres religieux qui prêtèrent serment par opportunisme pour conserver leur paroisse, Antoine Panay semble embrasser les idées de la Révolution comme de nombreux Génovéfains qui recrutaient largement dans la bourgeoisie sensible aux idées des Lumières. Ainsi, le 13 juillet 1790, il abandonne Champotier et signe Panay tout court. Il devient maire de la commune, durant une année puis officier public, prenant en charge les actes d’état civil.
Les biens du clergé sont nationalisés et vendus. Antoine Panay achète le prieuré le 17 mai 1791. Considéré comme l’un des plus vastes et agréables de l’époque, le presbytère était entouré de bois, de verger et de jardins. A partir du 27 novembre 1792, il signe Antoine Panay, officier municipal. Ayant renoncé à son sacerdoce, âgé de 52 ans, Antoine Panay se marie le 26 novembre 1793, avec Marie Perrine Bréchet, ouvrière âgée de 18 ans. Ce mariage provoqua un scandale qui perdura bien après sa mort. Dans une chronique, l’abbé Florent Pithon, cur de Saint Augustin de 1931 à 1971, écrira de lui qu’il était « un prêtre schismatique qui, mariée à une jeune fille de 18 ans, avait encore augmenté sa culpabilité en achetant à vil prix tous les biens constituants la mense curiale ».
Mais, le 8 prairial de l’an II du calendrier révolutionnaire, c’est-à-dire le 26 mai 1794, en revenant d’Angers, il est assassiné de plusieurs coups de fusil dans le corps et de coups de sabre sur la tête sur le chemin qui conduit à la forêt noire. C’est Jean-Baptiste Sortant, juge de paix du canton de Beausite, comme a été renommée la commune de Saint Georges qui établit avec les gendarmes le procès-verbal. Il n’est pas la seule victime : on découvre également le corps de René Audouin, son beau-frère et également officier public de Saint Augustin, mort « d’un coup de fusil dans l’épaule droite qui lui a sorti à la poitrine ».
Les deux hommes revenaient d’un conseil révolutionnaire à Angers. Vers 7h du soir, ils sont arrêtés et exécutés par des chouans qui les attendent en bordure de la forêt de Bécon, sur le chemin conduisant de Saint augustin aux Essarts, à la limite de Saint Léger des Bois. Les assassins font partie d’une cohorte de l’armée vendéenne qui a franchi la Loire et est passée par Saint Georges, quelques mois plus tôt. Ces chouans vont rester vont demeurer dans les bois de Saint Augustin, semant la terreur par les pillages, les agressions et les assassinats.
Sa femme mit au monde une fille, Marie Antoinette le 6 janvier 1795, mais qui mourut le 14 juillet 1798 à Saint Georges où sa mère s’était retirée, avant son remariage avec Jean Delhoste en janvier 1797. Ce dernier est percepteur à Saint Georges. Il sera élu maire de Saint Augustin en 1808 et le restera jusqu’en 1841.
Sources : Les derniers chanoines, Denis Mercier
Entre Loire et Bocage de Robert Audouin
Acte de décès d’Antoine Panay de Champotier, l’acte qui le précède est encore signé de sa main (ADML)
Acte de décès de René Audouin (ADML)