La Thiellerie en 2007
La Thiellerie sur le cadastre napoléonien de 1835
Cette closerie est située le long de la Loire, au sud du village, à proximité du Port Girault. Elle faisait partie du temporel de l’abbaye. Elle fut en effet offerte aux chanoines à la construction de l’abbaye par le seigneur de Candé. Son nom qualifie un lieu où l’on mettait le chanvre en tielle ou thiel, c’est à dire en poignées pour le rouissage (macération des fibres pour enlever l’écorce afin d’en faire des fibres textiles).
Le 15 novembre 1644, l’abbé de Saint-Georges Nicolas Tudert concède en forme de récompense à ses fermiers du temporel Marin et Charles de la Lande, une surface de terre joignant les jardins et issues de la closerie. Ces fermiers, en retour, sont chargés d’y faire bâtir une maison, l’Ardoisière. Celle-ci doit permettre de parquer les bestiaux capturés en divagation et de loger le commis receveur de l’abbaye quand il vient recevoir les déclarations des usagers. Les chanoines fournissent les matériaux nécessaires pour la construction. Souhaitant un retour sur leur investissement et soutenus par l’abbé Jacques Adhémar de Grignan, ils obtiennent du grand conseil, le 21 février 1664, le retour de l’Ardoisière dans les propriétés de l’Abbaye. Les frères de La Lande ont entre temps vendu la bâtisse à un dénommé Thomas qui se voit dépossédé. L’Abbé cède finalement l’Ardoisière et la Thiellerie au petit couvent, c’est-à-dire aux propriétés des chanoines de l’abbaye.
En 1703, la propriété est décrite comme une petite closerie située toute seule le long de la Loire, proche du port où l’on décharge les marchandises. La longère au toit d’ardoise est composée d’une longère avec deux chambres dont l’une dispose d’une cheminée, d’une étable, d’une écurie et d’une porcherie couverte également d’ardoises.
L’Ardoiserie est démolie au milieu du XVIIIème siècle pour construire une écurie et une grange. En 1767, la closerie a été entièrement reconstruite à neuf et déplacée. Le bâtiment compte désormais trois chambres, avec grenier, une écurie et une étable. L’ancienne closerie est désormais en ruine. La propriété compte 4,3 hectares de prés, 14,6 hectares de terres labourables et 1,2 hectare de plantation d’osier.
Acte de vente de la Thiellerie en 1791 (ADML)
Les actes notariaux concernant les baux permettent de retrouver les occupants de la métairie durant cette période :
En 1791, suite à la Révolution, la closerie est nationalisée comme tous les biens du clergé et vendue le 13 avril 1791 aux enchères au prix de départ de 31 000 livres. Pierre Gourdon, aubergiste devenu greffier du juge de paix, en propose 34 000 livres. Le sieur Lechalat surenchérit à 37 000 livres suvi par le sieur Parisot qui en offre 40 000 livres. Pierre Gourdon augmente son offre à 42 800 livres. Mais le sieur Mabille en propose 45 000 livres, puis le sieur Richoux surenchérit à 46 100 livres. C’est finalement Pierre Gourdon qui achète la closerie pour 46 200 livres. La somme est importante et montre tout l’intérêt de la propriété qui a récemment été reconstruite et est dans un bon état contrairement aux autres métairies de l’abbaye qui souffrent d’un cruel manque d’entretien.
Sources
Le temporel de l’abbaye de Saint Georges sur Loire, Denis Mercier