Le Papegault en 2002
Situation du Papegault en 1786
Cette curieuse bâtisse était située sur la paroisse de Savennières et aujourd’hui, sur la commune de la Possonnière. Son nom est tout un programme, puisque le Papegault était un tournoi de tir à l’arc sur un oiseau bariolé perché au haut d’un mat, et appelé le papegault. Ce nom provient du mot perroquet, papagayo en espagnol, papagallo en italien. Sur la façade nord du bâtiment, il y a encore des meurtrières pour le tir à l’arc Elle faisait partie du temporel de l’abbaye : propriété de l’abbaye, elle était louée à des fermiers qui l’exploitaient. Ces terres furent en effet offertes aux chanoines à la construction de l’abbaye au XIIème siècle, faisant partie des cinq métairies données par la famille de Brie, propriétaire du château de Serrant, à qui elles appartenaient. Cette métairie était voisine de celle de la Richeraie dont le nom fait aussi référence au tir à l’arc.
En 1720, la propriété comporte la maison principale, une closerie, une chapelle et de nombreuses dépendances, pressoir, celliers, granges, plusieurs masures, un clos de vignes entouré de murs..Le logement aurait été occupé par des religieuses. L’ensemble est considéré dans un mauvais état nécessitant des réparations lourdes. L’acte de vente à la Révolution en 1791, nous offre une description plus détaillée : le corps principal est constitué de deux chambres dont l’une est équipée d’une cheminé et d’un four et d’une étable, avec un grenier sur l’ensemble du bâtiment. Derrière le logement, se trouvent le pressoir et un cellier. L’escalier extérieur mène à deux chambres au premier étage, situées au dessus du cellier, dont l’une est pourvue d’une cheminée. Dans la cour, on trouve une porcherie, des enclos murés. La propriété est entourée de 2 hectares de prés, 10 hectares de terres labourables et de 4 hectares de vignes.
Comme pour les autres métairies appartenant à l’abbaye, une expertise est réalisée en 1733 lors de la succession de l’abbé Caton de Court.De lourds travaux sont à prévoir : les portes, les marches, les murs , le carrelage, les volets, les planchers, les cheminées, les latrines… la liste des éléments à rénover dans le logement est longue. Dans le pressoir, le fût est bon à remplacer, comme les fenêtres. La charpente et la couverture sont aussi à rénover. La grange et la chapelle tombent en ruine. La vigne est envahie par les ronces et il est nécessaire de replanter. Les murs qui protégeaient la vigne ont disparu sous les épines. Le montant des travaux est estimé à 2 716 livres ! En 1747, une nouvelle expertise a lieu : les travaux n’ont pas été réalisés, les réparations sont estimés pour un montant de 4 898 livres.
Acte de vente du Papegault en 1791 (ADML)
Les actes notariaux concernant les baux permettent de retrouver les occupants de la métairie durant cette période :
1732, le sieur Bouche pour 15 livres
4 décembre 1743, bail à René Bessonneau.
27 mai 1747, bail à Joseph Bouin.
16 février 1765, bail à Joseph Boivin.
8 juillet 1767, bail à Joseph Boivin.
2 janvier 1768, bail à J.Besson.
3 mai 1784, bail à Pierre Boisnault.
En 1791, suite à la Révolution, la métairie est nationalisée comme tous les biens du clergé et vendue aux enchères le 3 novembre 1791 au prix de départ de 8 465 livres. La mpropriétée est achetée pour 8 800 livres par Moreau et Loisillon qui acquièrent également la métairie voisine de la Richeraie.
Sources
Le temporel de l’abbaye de Saint Georges sur Loire, Denis Mercier