La Richeraie en 2006
Situation de la Richeraie en 1786
Cette métairie était située à l’origine sur la paroisse de Savennières. Elle est aujourd’hui à l’ouest de la commune de la Possonnière. Elle faisait partie du temporel de l’abbaye : propriété de l’abbaye, elle était louée à des fermiers qui l’exploitaient. Ces terres furent en effet offertes aux chanoines à la construction de l’abbaye au XIIème siècle, faisant partie des cinq métairies données par la famille de Brie, propriétaire du château de Serrant, à qui elles appartenaient. La propriété était nominative, cela signifie que chaque nouvel abbé devait racheter les droits sur la propriété à Serrant. Cette métairie a eu plusieurs noms : Montigné, L’Archeraie, la Richeraie. Voisine du lieu du Papegault, dont le nom fait aussi référence au tir à l’arc, elle était sans doute un terrain d’entraînement ou de tournoi des archers.
La ferme se composait en 1791 d’un bâtiment avec une chambre avec cheminée au dessus de laquelle se trouve un grenier, d’une étable à bestiaux, une grange et une soue à cochons. Elle possède un petit pré, 1,3 hectares de vignes et 7 hectares de terres labourables. La ferme était située non-loin de l’étang de Grouteau sur lequel se trouvait un moulin à eau rattaché à la métairie, cité dans les échanges entre Auger de Brie, abbé de Saint Georges et Gilles de Brie, seigneur de Serrant en 1459
En 1720, elle fait l’objet d’une visite alors qu’elle nécessite déjà de nombreuses réparations.
Comme pour les autres métairies appartenant à l’abbaye, une expertise est réalisée en 1733 lors de la succession de l’abbé Caton de Court. Dans le logement, de lourds travaux de maçonnerie sont à réaliser notamment sur les pignons et le conduit de cheminée. La maison est envahit par le lierre et n’a plus de portes. Surtout la charpente et la couverture d’ardoise sont entièrement à refaire. La porcherie et le poulailler doivent être restaurés. La vigne est dans un pauvre état et doit être replantée. La facture est importante : 1221 livres.
En 1747, une nouvelle expertise a lieu : la charpente n’a pas été réparée mais le montant des réparations est revu à la baisse : 838 livres. Peut-être que quelques travaux ont été réalisés.
Acte de vente de la Richeraie en 1791 (ADML)
Les actes notariaux concernant les baux permettent de retrouver les occupants de la métairie durant cette période :
1732 : Bonrallard pour 70 livres par an
22 avril 1734, bail à René Bonnalet.
18 décembre 1741, bail à René Bonnalet.
4 janvier 1756, bail à Julien Lory.
8 juillet 1767, bail à Julien Lory.
10 janvier 1768, bail à J.Motte.
3 mai 1784, bail à Pierre Boisnault.
En 1791, suite à la Révolution, la métairie est nationalisée comme tous les biens du clergé et vendue aux enchères le 3 novembre 1791 au prix de départ de 5 520 livres. La métairie est achetée pour 8 100 livres par Moreau et Loisillon qui acquièrent également le domaine voisin du Papegault.
Sources
Le temporel de l’abbaye de Saint Georges sur Loire, Denis Mercier
Notice historique sur l’abbaye de Saint Georges, Lemesles