Saint Georges Patrimoine

Yriex de Beaupoil de Saint Aulaire

1686-1766

carte postale du début du XXème présentant le château de la luminade à cornille près de périgueux

Le château de Luminade à Cornille près de Périgueux où naquit Yriex de  Beaupoil (détruit au milieu du XXème)

Yriex de Beaupoil de Saint Aulaire nait en 1686 à Cornille dans le diocèse de Périgueux. Il est le second fils de Françoise du Garreau et d’Antoine de Beaupoil de Saint Aulaire, officier dans les armées royales sous les ordres du maréchal de Vauban. Blessé au siège de Combray en 1678, ce dernier est fait chevalier de l’ordre de Saint Louis. En tant que capitaine, il commandera trois campagnes militaires dans le Piémont au cours desquelles il est de nouveau blessé. Il est alors fait baron de la Luminade, près de Périgueux, en 1720.

Yriex de Saint Aulaire devient clerc au séminaire du Saint Sulpice de Paris le 19 décembre 1705. Après un an au séminaire d’Autun, il est ordonné prêtre en 1711. Le 22 mai 1715, il devient supérieur du petit séminaire de Saint Sulpice qu’il gouvernera jusqu’au 20 octobre 1721. En 1720, il est diplômé de la Sorbonne. Il est alors envoyé au séminaire de Nantes dépendant de Saint Sulpice ; il en devient supérieur en 1724. L’évêque, Monseigneur Christophe-Louis Turpin de Crissé de Sanzay le nomme alors son grand vicaire. Le prélat lui accorde toute confiance et suit les avis de son vicaire. En homme de confiance, le vicaire devient le représentant de l’évêque. Ainsi, Yriex de Beaupoil bénit la nouvelle église de Carquefou, à proximité de Nantes, le 4 octobre 1736 et ses deux autels, le 23 juin 1738.

Yriex de Saint Aulaire profite de cette position pour ruiner l’influence des jansénistes. Né à la fin du XVIème, le jansénisme prône une pratique rigoureuse de la religion en réaction aux évolutions de l’Eglise catholique et de l’absolutisme royal. Les jansénistes attaquent violemment le vicaire l’accusant d’être « l’âme du schisme et de la persécution » dans le diocèse de Nantes « placé sous sa domination » dans la gazette Les Nouvelles ecclésiastiques.

En 1747, Yriex de Saint Aulaire reçoit en commende l’abbaye de Saint Georges sur Loire, succédant à Nicolas Guillaume Bautru de Vaubrun. L’abbaye est dans un piteux état. Depuis 1534, l’abbaye est en commende : les abbés ne font plus partie des chanoines mais sont nommés par le roi. Ils n’habitent pas sur place, touchant les revenus de l’abbaye et la gérant à distance, délaissant leurs responsabilités le plus souvent. En 1658, l’abbaye rejoint la réforme de Saint Geneviève : les abbés sont tenus de financer le gros œuvre. Mais les abbés successifs vont laisser l’abbaye se dégrader. Pire, Jean-Louis Caton de Court dépense une fortune pour construire le logis abbatial. L’abbé de Vaubrun tentera vainement d’attaquer son héritier pour financer les travaux non-réalisés sur l’abbaye. Quand Yriex de Saint Aulaire la prend en charge, le montant des réparations est estimé à plus de 30 000 livres. Il traine au tribunal l’héritière de Nicolas de Vaubrun, la duchesse d’Estrée. Elle est condamnée en 1747 à financer les réparations. Peut-être est-ce pour cela qu’elle vend le château de Serrant à Antoine Walsh. En 1748, elle sera déchargée de sa condamnation.

Il se retire au grand séminaire de Saint Sulpice à Paris en 1752, où il meurt en 1766. Il laisse le souvenir d’un homme généreux qui aidait de ses larges revenus les séminaristes dans le besoin : souhaitant leur épargner la honte de recevoir l’aumône, il glissait dans des livres quelques louis d’or avant de leur prêter, leur précisant de remplacer les pièces par du papier.

Sources :

Bibliothèque sulpicienne ou l’histoire littéraire de la Compagnie de Saint-Sulpice, tome 1 par L. Bertrand

Histoire généalogique et héraldique des pairs de France vol2 de Jean Baptiste pierre Julien de Courcelles