C’est en 1208 que le seigneur du Plessis-Macé, possesseur de la terre, fonda le prieuré, accolé au château du même nom, avec l’accord de l’abbé de l’abbaye de Saint Georges. Les habitants de la vallée pouvaient ainsi assister aux offices religieux sans avoir à parcourir de longues distances. Deux messes par semaines devaient y être célébrées.
La chapelle fut placée sous le patronage de Sainte Pétronille, à qui on reconnaissait le pouvoir de guérir des fièvres. Elle devint donc très vite un lieu de pèlerinage fréquenté, car on ne savait pas soigner ces fièvres diverses, souvent graves, parfois mortelles.
Un prieur, c’est -à-dire un prêtre nommé par l’abbé de l’abbaye de Saint Georges, fut chargé d’animer ce lieu de culte. Un logis fut construit pour lui et existe toujours, encore occupé de nos jours.
Pour subvenir aux besoins de l’ensemble, le prieur percevait les revenus de nombreuses terres, de vignes, de la métairie de la Chétarderie toute proche, des prés et du moulin de Coutance et aussi des Grandes Touches, de la Basoterie…
Ces revenus étaient suffisants pour intéresser au XVIIème siècle, le grand dramaturge français Jean Racine, particulièrement désargenté. Son oncle, Antoine Sconin, qui en avait bénéficié, les lui avait cédés (on disait alors résignés). Dès 1666, Jean Racine fait précéder sa signature de la mention “prieur de l’Espinay”. Précisons qu’à cette époque, il n’était nul besoin d’être prêtre et d’habiter le lieu pour jouir de ce bénéfice.
Mais l’évêque d’Angers ne l’entendit pas de cette oreille et voulut nommer à l’Epinay un prieur de son choix. La suite, ce fut un procès pour savoir qui occuperait la charge, procès long, couteux que Racine a perdu ou abandonné, on en sait pas.
La vengeance de Racine s’est exprimée par l’écriture de la seule pièce comique de son œuvre : Les Plaideurs, dans laquelle il se moque du monde de la justice.
La chapelle est éclairée au nord et au sud par deux fenêtres ogivales. L’une d’entre elles est à menaux et surmontée d’une rosace montrant des anges jouant de la trompette.
Le prieuré est aujourd’hui une propriété privée, gîte et chambre d’hôte.