Protrait d’Antoine Sconin
Antoine Sconin est né le 27 septembre 1608 à la Ferté-Milon dans l’Aisne. Il est le fils de Marguerite Chéron et de Pierre Sconin, procureur du Roi en la juridiction des Eaux et Forêts de Villers-Coterets. En 1628, il entre chez les génovéfains, ordre de Saint Geneviève, la patronne de Paris. Il est ordonné prêtre en 1632. Son influence au sein de la congrégation grandit car Antoine Sconin a le soutien de Charles Faure, l’abbé de Paris, supérieur de l’ordre des génovéfains.
Le 14 septembre 1650, reconnu pour ses talents, il est élu pour trois ans comme supérieur général de la Congrégation de France des génovéfains au détriment de François Blanchart qui souffrant, n’est pas rééulu et de François Boulart qui succèdera à Sconin en 1653. Sconin veut moderniser l’ordre : il donne le droit aux chanoines de s’exprimer et plus d’autonomie aux supérieurs locaux. Il veut aussi clarifier le statut des curés prieurs, à la fois sous les ordres de l’abbé de Sainte Geneviève et de l’évêque. Le 11 juin 1652, il est aux côtés de l’archevêque de Paris pour la procession de la chasse de Saint Geneviève. La Fronde frappe le royaume de France : le peuple se révolte contre la dérive autoritaire du régime monarchique alors que Louis XIV est encore mineur. La procession est des reliques de la patronne de Paris, est censé ramener la paix. C’est Louis II de Bourbon-Condé, cousin de Louis XIV qui est l’instigateur de la manifestation, souhaitant chassé Mazarin du pouvoir.
Sconin n’est pas réélu en 1653 : on lui propose le diocèse de Mont-Argis, qu’il refuse. Il va alors être envoyé par la congrégation à Uzès. L’évêque y est en conflit avec les chanoines de la congrégation. Antoine Sconin qui s’est fait de nombreux ennemis durant son règne à la tête de la congrégation, va prendre la place du prieur d’Uzès, un exil forcé. Monseigneur Jacques de Grignan, évêque d’Uzès le fait vicaire général et official avant de devenir prieur des chanoines réformés de la cathédrale d’Uzès et prieur de Saint-Etienne et de Saint-Maximin où il possédait une maison familiale.
Procession de la chasse de Sainte Geneviève en 1652. L’abbé Sconin au premier plan aux côtés de l’archevêque de Paris
En 1661, Antoine Sconin accueille à Uzès le jeune fils de sa sœur Jeanne, Jean Racine, qui deviendra quelques années plus tard, le célèbre dramaturge. Jean Racine est né en 1639 à la Ferté Milon comme son oncle. Sa mère, née Jeanne Sconin décède lorsqu’il avait 13 mois. 11 avait trois ans quand Jean Racine, son père meurt. Le voici orphelin. Il est élevé par ses grands-parents paternels. Il 10 ans lorsque son grand-père meurt. Sa grand-mère se retire au couvent de Port Royal. C’est là que le jeune Racine fit ses premières études. Il les poursuivra au collège-de Beauvais puis à Paris au collège d’Flarcourt. Il commence à écrire. Mais, cela ne nourrit point son homme et les dettes s’accumulent. Sa famille songe alors à I’oncle Antoine Sconin qui jouit à Uzès d’une belle situation et qui pourra I’aider à obtenir un bénéfice ecclésiastique. (revenu attaché à une fonction religieuse).
Antoine Sconin enseigne à son neveu la théologie, espérant le voir entrer dans la prêtrise. Il souhaite lui offrir une situation mais le contexte à Uzès n’est pas favorable. Un conflit oppose génovéfains et chanoines de Saint Augustin et la population refuse de voir les bénéfices ecclésiastiques passer entre des mains étrangères si bien qu’Antoine Sconin est dans l’incapacité à fournir à son neveu le bénéfice de la moindre chapelle.
Antoine Sconin a obtenu le bénéfice du prieuré de l’Epinay à Saint Georges sur Loire en 1661, de Jacques Adhémar alors évêque d’Uzès et abbé de l’abbaye de Saint Georges. Celui-ci s’élève alors à 400 livres. Sconin, toujours préoccupé par la situation de son neveu offre son bénéfice à Jean Racine en 1666.
Mais, à Paris, Jean Racine écrit. Sa première tragédie « La Thébaïde ou les Frères ennemis », est représentée au Palais Royal par la troupe de Molière en 1664. Le privilège de la première édition d’Andromaque du 28 décembre 1667 est accordé au « sieur Jean Racine, prieur de l’Epinay ». Il possède enfin un bénéfice, pas pour longtemps. A peine eut-il obtenu ce bénéfice, qu’un régulier, Valéran Leferron, nommé par l’évêque d’Angers, Henri Arnaud, frère du Grand Arnaud abbé de Port Royal, vint lui disputer son titre de prieur. En effet pour obtenir un bénéfice ecclésiastique, il faut être religieux, ce qui n’est pas le cas de Racine. Fatigué enfin du procès, las de voir des avocats et de solliciter des juges, Racine abandonna le bénéfice, et se consola de cette perte par une comédie contre les juges et les avocats : Les plaideurs, seule comédie du répertoire du dramaturge.
Antoine Sconin meurt à Uzès en 1689, assassiné.
Blason d’Antoine Sconin
Portrait de Jean Racine
Accusé de réception de la gabelle pour le prieuré de l’Epinay à Jean Racine en qualité de prieur en 1669