Le bâtiment a été construit en 1838 pour abriter un élevage de vers à soie destinés à la production du fil employé pour la confection du tissu.
Construit sur 3 étages, il mesure 24 mètres de long sur 12 mètres de large.
L’histoire commence par la rencontre de René Suaudeau, un géomètre originaire des Deux-Sèvres, arrivé dans la région vers 1835, avec le Comte Alfred Walsh de Serrant.
René Suaudeau s’était intéressé à l’élevage du ver à soie (larve du bombyx du mûrier) et avait suivi une formation en ce sens. Il arrive à Saint-Georges porteur d’œufs du papillon. Et l’aventure peut commencer.
Il faut s’assurer de l’alimentation de la chenille ; les mûriers étaient déjà présents en Anjou et les plus anciens, en bord de Loire dataient de 1754, année de leur introduction.
Des mûriers seront plantés, probablement dans la zone de la Murie ; la surface occupée (20 hectares) comptait 71 000 arbres auxquels il faut rajouter 4 Ha de pépinière.
Le bâtiment, lui-même, est bien équipé. Il y faut de la chaleur, de la lumière et de l’aération. On n’a pas le détail de l’équipement mais en 1840, un inspecteur chargé des magnaneries fait au ministre de l’agriculture un compte rendu élogieux. Le système de chauffage et de ventilation est inspiré de celui mis au point par Jean- Pierre-Joseph d’Arcet et décrit en 1838.
La production, modeste, commence et la qualité est vite reconnue par l’attribution de médailles et de prix. Un premier prix distingue « Mme la comtesse Alfred Walsh de Serrant et M Suaudeau père ». La Comtesse de Serrant est Sophie Legrand, épouse du Comte Alfred Walsh de Serrant. Quand à Marie Hylas Suaudeau, fils de René Suaudeau, il devient régisseur des terres de Serrant et sera maire de Saint-Georges de 1871
à 1887.
La fille de René Suaudeau, Marie-Geneviève supervise la filature ; pour cela elle reçoit une médaille de vermeil « pour l’application et l’habileté avec lesquelles elle dirige l’atelier de filage annexé à la magnanerie de la Haute Lande, située près du château de Serrant ».
En 1844, la Magnanerie produit 640 kg de cocon de soie brute. Les apprenties fileuses de la Haute Lande sont choisies « parmi les jeunes orphelines de l’hospice d’Angers qui formeront bientôt une excellente école de fileuses ». On ignore leur nombre, leur âge, les conditions de leur hébergement et de leur travail. Hélas, l’histoire si bien commencée se termine mal. La sériciculture est en chute libre dans nombre de régions (à l’exception du Sud-Ouest) où elle s’était installée ; la raison tient au développement de maladies mortelles du ver à soie.
On ignore le moment de l’arrêt de la production de soie à Saint-Georges. On sait qu’en 1849, René Suaudeau, son épouse, sa fille et son gendre, Eugène Colette quittent Saint Georges pour se rendre en Algérie.