Le Grand Soucy en 2006
Situation du Petit-Faîteau en 1746
Cette métairie située sur la paroisse de Saint Germain des Prés au nord ouest du bourg de Saint Georges sur Loire, faisait partie du temporel de l’abbaye : propriété de l’abbaye, elle était louée à des fermiers qui l’exploitaient. Ces terres furent en effet offertes aux chanoines à la construction de l’abbaye au XIIème siècle, faisant partie des douze métairies données par les seigneurs du Plessis-Macé à qui elles appartenaient. Il esxiste un grand Soucy et à proximité la closerie du Petit Soucy. Le nom de ces deux fermes a pour origine le latin sub cidium, conduit d’eau, ruisseau souterrain, cous d’eau encaissé. Ce n’est pas pour rien qu’une retenue collinaire a été construite à cet endroit.
Certaines sources donnent une tout autre origine à cette métairie. Suite à un différend, Olivier Ruffier, seigneur de la Grande Chauvière à Saint Germain des Prés, assassine Jean Maulnay, curé sacriste de l’abbaye de Saint Georges, par en 1410 au lieu-dit Le Cotton. Il est condamner à verser une amende et à abandonner sa métairie du Grand Soucy à l’abbé de Saint-Georges. Il doit également construire sur les lieux du drames une chapelle détruite vers 1802.
La ferme se compose d’un bâtiment avec deux chambres dont une est dotée d’une cheminée et d’un four au dessus desquelles se trouve un grenier, d’une étable à bœufs, d’une étable à vaches et à moutons, d’une grange et de deux soues à cochons. Elle possède1,6 hectares de prés et 29 hectares de terres labourables.
En1684, le logement est plutôt en bon état : seule la couverture doit être réparée. En 1720, le four doit être réparé et la seconde chambre est décrite comme un simple appentis en très mauvais état : l’expert qui doit évaluer les travaux à réaliser suggère que le métayer dorme dans l’étable des bœufs qui offre un meilleur confort !
Comme pour les autres métairies appartenant à l’abbaye, une expertise est réalisée en 1733 lors de la succession de l’abbé Caton de Court.Sur le logement, la porte de la chambre doit être refaite, des travaux de maçonnerie sont nécessaires pour consolider les murs notamment le pignon, le four doit être rénové et la charpente consolidée. Il en va de même dans les deux étables où les portes en chêne doivent être restaurées et les murs consolidés. La grange est prête à s’écrouler à plusieurs endroits. Les portes des soues à cochons doivent aussi être remplacées. Il est également nécessaire de creuser les fossés qui sont comblés.
L’ensemble des travaux est évalué à 400 livres. En 1747, ce montant est revu à la hausse : les réparations sont estimées à 1322 livres.
Acte de vente du Grand Soucy en 1791 (ADML)
Les actes notariaux concernant les baux permettent de retrouver les occupants de la métairie durant cette période :
René Pineau est le fermier le 22 février 1791.
En 1791, suite à la Révolution, la métairie est nationalisée comme tous les biens du clergé et vendue aux enchères le 22 février 1791 au prix de départ de 12 000 livres. Le sieur Lechalas en offre 13 700 livres suivi par Joseph Pierre Péan , notaire et futur maire de Saint Georges sur Loire, qui achètera également le logis abbatial. Lechalas surenchérit à 16 000 livres, suivi par PArisot pour 16 100 livres. La métairie est vendue finalement à Magdeleine et Geneviève Heurtelou pour 16 200 livres. Leur sœur Marie Anne acquiert à la même période la métairie du Grand Faiteau. Elles achètent également le Petit Faiteau ainsi que la Palatrie, le Petit Soucy ou encore les Petites touches et l’étang de Dauphin au sud du village. Ces femmes sont des sœurs de Julien Heurtelou,seigneur du château de la Bénaudière. Avec l’achat de ces terres qui entourent le château, les Heurtelou créent un vaste domaine agricole au nord de Saint Georges sur Loire.
Sources
Le temporel de l’abbaye de Saint Georges sur Loire, Denis Mercier
Notice historique sur l’abbaye de Saint Georges, Lemesles