Saint Georges Patrimoine

Le Grand-Faîteau

Temporel de l'abbaye

le grand faiteau en 2006

Le Grand-Faîteau en 2006

plan du grand faiteau en 1746

Situation du Grand-Faîteau en 1746

Cette métairie faisait partie du temporel de l’abbaye : propriété de l’abbaye, elle était louée à des fermiers qui l’exploitaient. Ces terres furent en effet offertes aux chanoines à la construction de l’abbaye au XIIème siècle, faisant partie des douze métairies données par les seigneurs du Plessis-Macé à qui elles appartenaient. Le Grand et le Petit Faiteau sont situées au nord de Saint Georges sur Loire. Le nom de ces métairies provient du mot faîte, hauteur, sommet. De fait, les deux métairies sont implantées sur le point haut de la paroisse. La métairie est citée régulièrement dans les documents à partir de 1446.

La ferme se compose d’un bâtiment avec deux chambres basses avec grenier. Une étable est réservée aux bœufs et une autre aux vaches. On y trouve aussi deux porcheries. La métairie possède 5,5 hectares de prés, 25 hectares de terres labourables ainsi que le bois des Roncinières qui couvre 2,6 hectares. Elle rapporte à l’abbaye un loyer annuel d’environ 140 livres.

En 1684, la métairie fait l’objet d’une première expertise : les étables semblent dans un très mauvais état. La grange aux bœufs est affaissée en sorte que les bœufs logent dans une des deux chambres du métayer. L’étable aux vaches est en ruine suite à un incendie survenu neuf ans auparavant.

Comme pour les autres métairies appartenant à l’abbaye, une deuxième expertise est réalisée en 1733 lors de la succession de l’abbé Caton de Court qui met en évidence de lourds travaux à prévoir. La porte du logement est entièrement à refaire, tout comme la cheminée et la fenêtre.Une des poutres soutenant le grenier est fendue : on y a placé un poteau pour la maintenir. L’expert estime qu’elle peut tenir en l’état six ans mais il conviendrait de la remplacer. De nombreux éléments de la charpente en bois semblent avoir souffert de l’incendie et sont fragilisés. S’ils peuvent encore tenir quelques années, leur remplacement fait considérablement monter les frais. Dans la deuxième grange, il est nécessaire de consolider la maçonnerie, réviser la couverture et la charpente et d’installer une nouvelle porte. Les ouvertures et les portes des porcheries doivent aussi être refaites. Il faut de plus creuser de nouveau fossés car les anciens ont été comblés. L’ensemble des travaux est évalué à 465 livres. En 1747, ce montant est revu à la hausse : les réparations sont estimées à 822 livres.

acte de vente du Grand Faiteau en 1791

Acte de vente du Grand-Faîteau en 1791 (ADML)

Les actes notariaux concernant les baux permettent de retrouver les occupants de la métairie durant cette période.

            L.Gourdon 24 juillet 1688

            René Renou en 1733.

            Georges Verdun en 1738 et 1765.

            Jean Legendre en 1766.

           Charles Dupont en 1771.

           Jacques Uzureau le 31 Août 1776.

           Jacques Rabineau le 28 septembre 1776.

En 1791, suite à la Révolution, la métairie est nationalisée comme tous les biens du clergé et vendue aux enchères le 11 février 1791 au prix de départ de 9 600 livres. Marie Anne Heurtelou en propose 9800 livres. Une autre offre est faite à 12100 livres. Marie Heurtelou surenchérit à 12 200 livres et achète la métairie. A la même période, ses sœurs, Magdeleine et Geneviève Heurtelou   achètent également le Petit Faiteau au nom de leur neveu ainsi que la Palatrie, la Bouvière, le Grand Soucy et le Petit Soucy mais également les Petites Touches et l’étang de Dauphin au nord du village. Ces femmes sont des sœurs de Julien Heurtelou,seigneur du château de la Bénaudière. Avec l’achat de ces terres qui entourent le château, les Heurtelou créent un vaste domaine agricole au nord de Saint Georges sur Loire.

Sources

Le temporel de l’abbaye de Saint Georges sur Loire, Denis Mercier