Pierre François Gourdon, fils de Pierre Gourdon tonnelier au Viciou, et de Renée Gaultier, naquit à Saint Georges sur Loire le 9 avril 1752. Il fut baptisé le lendemain : parrain François Gaultier demeurant au Fresne et marraine Jeanne Gourdon demeurant au Viciou. Il était l’ainé de 5 enfants.
Fils d’un humble artisan tonnelier, républicain convaincu, payant de sa personne pour défendre avec armes et paroles la république, il va devenir l’un des grands bourgeois de Saint Georges.
De son premier mariage avec Marthe Boisneau décédée le 27 février 1783, il eut sept enfants.
Il se remaria le 21 juin 1784 avec Jeanne Françoise Greneron Ternant, fille du notaire de la juridiction de Serrant et de Jeanne Chalain.
Il est intéressant de s’attarder sur les signataires de l’acte de mariage, on trouve la bourgeoisie locale : Louis et Jacques Greneron Ternant (notaires), dont le fils Jean-Jacques deviendra maire de Saint Georges durant la période révolutionnaire, Jean et Marie Granger (chirurgiens), Jeanne Perrine et Marie Hardouin, Jean Gourdon, Jeanne Boinaut, Jeanne et Françoise Chesnon, Louise Revelière et le chanoine Tourtois.
Cinq enfants naquirent de ce second mariage. Au fil des actes, il est répertorié comme marchand fermier, puis boucher. En 1790, il était secrétaire greffier de la justice de paix : « J’ai eu le bonheur, dit-il, de me faire aimer et de me faire craindre. En voici la raison : depuis vingt ans, j’ai occupé des emplois publics dans la commune ou je suis né. »
Il organisa le 1er mars 1793, de son propre mouvement, un bataillon de volontaires de Maine et Loire, composé d’hommes de bonne volonté, dont, du consentement unanime, il fut élu commandant. Il fit, à la tête de son bataillon, deux campagnes dans la Vendée et deux autres aux armées du Rhin et de la Moselle. Je pense que c’est le 4 ème bataillon dit des pères de famille. Les références et archives manquent pour développer cet aspect du personnage.
Il revint à Saint Georges au moment de l’occupation par les chouans ( fin 1797 ) et réorganisa une compagnie franche avec laquelle il réussit à les mettre en fuite jusqu’à leur reddition.
« Ce sont là, dit-il, les puissants motifs qui ont donné lieu à m’attirer l’estime des bons citoyens et la haine des malveillants. Et dans les uns comme dans les autres, je crois être à l’abri d’aucun moyen de reproche dans la conduite que j’ai tenue. »
Acte de baptême de Pierre Gourdon (ADML)
Au mois d’avril de l’an VI de la république, comme commissaire du canton de Beausite, nom que porta Saint Georges sur Loire durant quatre années pendant la Révolution, nous lui devons un rapport sur la situation du canton à destination du commissaire central à Angers. Ce rapport nous éclaire sur le Saint Georges de la fin de la période révolutionnaire.
Bénéficiant de la nationalisation des biens de l’abbaye, Pierre Gourdon acquière des terres et des immeubles à Saint Georges.
Le 13 avril 1791, il achète la métairie de la Thiellerie, ancienne propriété de l’abbaye.
La maison conventuelle et l’église abbatiale sont vendues le 18 messidor an IV à J.P.Puny et Pierre Gourdon. Ils se partagent le bâtiment conventuel, aujourd’hui mairie, le 7 thermidor an IV, c’est-à-dire le 7 juillet 1795.
En l’an V, il fut nommé commissaire du Directoire et mourut le 1er novembre 1814, âgé de 62 ans.
Nous n’avons trouvé aucune trace de l’activité de Pierre Gourdon de 1798 à sa mort. La partie de la maison conventuelle qui lui appartenait a été profondément modifiée.
Son épouse Jeanne Greneron-Ternant décède le 28 novembre 1818.
Les quatre enfants du deuxième mariage, Jean Julien, Auguste Frédéric, Jeanne Louise et Aimée Palmire vendent à Jacques Puizot propriétaire de la plus grosse auberge de la commune, le Lion d’or, l’ensemble de la partie est de la maison conventuelle. Acte du notaire Oger le 13 janvier 1819.
Références :
Revue de l’Anjou.
Archives municipales.
Acte de décès de Pierre Gourdon (ADML)
Signature de Pierre Gourdon pour son mariage (ADML)