Portrait de Marie-Joséphine Meslier
Marie-Joséphine Mesilier est née en 1855. Elle est la fille d’un médecin exerçant à Saint-Georges, et la petite fille d’un autre médecin, Adrien Meslier, qui a été maire de la commune entre 1836 et 1848.
Elle se marie le 12 juin 1877 à Louis Cotte de Jumilly, jeune fonctionnaire qui vient d’être rendu à la vie civile après avoir combattu contre la Prusse. L’union est célébrée à la mairie de St Georges, par Marie-Hylas Suaudeau, alors premier magistrat. C’est un beau mariage, les deux époux occupant une position sociale privilégiée dans leurs villages respectifs.
Élie, le père de la mariée, a une sœur, Julie Magdeleine, mariée à un architecte angevin connu, Pierre-Jacques Tendron. Tendron a du succès et signe de nombreux ouvrages dans la région. À Saint-Georges, en particulier, il réalise l’aménagement de la mairie-justice de paix, dans un ancien bâtiment de l’abbaye, perpendiculaire au bâtiment central – démoli dans les années 1970 lors de la réhabilitation de l’abbaye –, le creusement du puits sur la place de l’Hôtel de Ville, au centre du bourg, avant de disparaitre sans que personne ne sache ce qu’il est devenu.
Le nouveau ménage s’installe dans la demeure des Meslier, belle maison bourgeoise située dans un grand jardin boisé, au bout de la rue Tubœuf. La jeune mariée se distingue par sa piété et la charité qu’elle prodigue aux plus démunis. Comme le couple reste sans enfants, Marie-Joséphine entoure d’affection la famille de son cousin Gustave Tendron, devenu architecte lui aussi. La vie s’écoule ainsi, entre bonnes œuvres et engagements politiques pour le mari, aussi dévot que sa femme et fermement conservateur.
En 1908, Louis Cotte de Jumilly est élu maire de Saint-Georges et, au cours des années qui suivent, doit résoudre les problèmes que crée l’inondation de 1910.
Mais en 1914, Marie-Joséphine Meslier meurt brutalement.
Dans son testament, elle lègue à la commune, un ensemble de biens et de terrains, dont sa maison natale qui devra, selon les termes du testament, devenir un hôpital.
Au mois de juin, devant un conseil municipal ému, le maire donne lecture du testament de son épouse.
« Je lègue à la commune de Saint-Georges-sur-Loire : 1° la maison que j’occupe à Saint-Georges-sur-Loire, ses jardins, dépendances, y compris le chalet ; 2° la partie de la ferme d’Arrouët, située entre la route de la Possonnière, le chemin de cette route à la magnanerie et le chemin de la fontaine Bénet à la Lande…..3° le champ dit de Bénet ou Miche Perdue, et le cloteau de Bénet, ainsi que la prairie du même nom se trouvant au sud de la douve du jardin….4° les immeubles que nous pourrions acquérir entre les trois routes et chemins ci-dessus….5° le pré dit de la Salle, les étangs du même nom et leurs accessoires…
Le legs fait à la commune de Saint-Georges-sur-Loire est consenti à la condition formelle que toutes les valeurs qu’il comporte soient destinées à la constitution d’un Hospice-Hôpital (qui) devra servir principalement aux vieillards des deux sexes, aux enfants délaissés et aux malades de la commune quand il y aura lieu »
La généreuse donatrice demande simplement que soient entretenues à perpétuité les tombes de sa famille où reposent son grand-père, ses parents et où elle reposera ainsi que son mari. Elle souhaite aussi que l’établissement hospitalier qu’elle crée, prenne le nom de Saint-Louis.
L’ensemble est accepté avec reconnaissance, au cours d’une séance de conseil municipal du mois de juin. L’hôpital Saint Louis n’ouvrira qu’en 1928 après la mort de Louis Cotte de Jumilly qui aura contribué financièrement par deux fois en 1923 à sa création. Ancienne maison de retraite, il abrite aujourd’hui des logements privés.
Portrait de Louis Cotte de Jumilly
Acte de mariage de Marie Joséphine Meslier et Louis Cotte de Jumilly