Saint Georges Patrimoine

L'arrivée du chemin de fer

1850 Des la Restauration à la Belle Epoque

Croquis du tracé de la ligne de chemin de fer sur la commune

Croquis du tracé de la ligne de chemin de fer sur la commune

En 1849, est inaugurée en grande pompe la gare ferroviaire d’Angers, et, en 1851, celle de Nantes. Entre ces deux dates, la portion saint-georgeoise de la nouvelle voie est réalisée, sur le coteau, à 20 m d’altitude, parallèle à la Loire, et à l’abri des inondations. Pour la construire, il faut des terrains, et on procède donc à des expropriations. Bien entendu, les contestations vont bon train, chaque propriétaire estimant que sa parcelle de terre lui est indispensable, ou bien qu’elle n’est pas achetée à un prix suffisant. Mais la loi du 3 mai 1841 a prévu pour l’État la nécessité d’acquérir pour cause d’utilité publique.

C’est le hameau du Port Girault qui est le plus touché par ces travaux. D’abord parce que la ligne nouvellement créée n’est pas très éloignée, que les matériaux nécessaires à la construction et qui arrivent par la Loire y sont débarqués, que les agriculteurs qui le composent en majorité doivent céder des terres, et que certains louent des chambres aux différents employés de la compagnie. Il y a soudain un afflux d’hommes et le problème de leur logement dans le hameau qui compte, selon le recensement de 1861, 78 maisons pour 83 ménages et 286 personnes.

carte postale de la gare en 1905

La Gare en 1905

Les ouvriers viennent des Ateliers Nationaux, créés par le ministre Louis Blanc en février 1848, pour essayer de réduire le chômage, trop important et générateur de troubles sociaux. Organisés quasi militairement, ils sont “prêtés” aux compagnies de chemin de fer. Leur vie de travail est rude, 12 heures par jour, leur salaire bas et le prix du pain élevé. On ne connait leur nom qu’en consultant les registres d’état-civil, car les décès des ouvriers du chemin de fer sont nombreux le temps du chantier :  1 en 1848, 10 en 1849, 6 en 1850. Exerçant la dure tâche de terrassier, ils sont presque tous morts à «l’hôpital de Saint-Georges», structure temporaire créée par la compagnie chargée des travaux. Ces malheureux, la plupart du temps célibataires, venaient de divers départements, souvent éloignés : le Vaucluse, le Cantal, le Puy de Dôme, la Seine, la Meuse… 

La présence de ces gens venus d’ailleurs suscite des inquiétudes. On craint le comportement de ces célibataires , et les réactions politiques de ces ouvriers acquis à la République, parfois turbulents. La quiétude des lieux risque d’être mise à mal. Alors, on assigne la troupe dans le bourg. Le mécontentement de la population locale, ou d’une partie d’entre elle est aussi liée à l’état des chemins, défoncés par le charroi des matériaux, amenés dans des charrettes attelées de 2 ou 3 chevaux. Certaines maisons comme la ferme de Rogeard dont Jacques Jubin a été exproprié, ont été démolies pour le passage du chemin de fer.

 

 

Enfin, la gare est construite, avec un débarcadère pour les voyageurs et un quai d’embarquement pour les marchandises, notamment le charbon.
Elle va desservir deux localités : Saint-Georges sur le territoire de laquelle elle est construite, et Chalonnes.

La première liaison Angers-Nantes a lieu le 25 mai 1851. Le convoi se compose d’une locomotive et de deux wagons.


Il faut désormais mettre en place un service de voitures attelées pour que les voyageurs des deux villes puissent se rendre à la gare ou en revenir. Les entrepreneurs, comme Louis Audureau font circuler des omnibus couverts de 8 ou 14 ou  23 places. Le chemin de fer qui permet le transport des voyageurs, celui des marchandises, et l’acheminement des animaux vers des marchés éloignés, devient un élément de la vie quotidienne.

Le quartier de la gare s’agrandit. Une auberge s’y installe. Le curé Banchereau, curé de la paroisse et soucieux des âmes des voyageurs aussi bien que de celles de ses ouailles, fait édifier à la Croix Marie, près de la gare, une chapelle dont il ne reste aujourd’hui que des ruines envahies d’herbes.


Pendant plus d’un siècle, la gare sera le centre d’activités variées, et le cœur d’un hameau industrieux, vivant.

 

carte postale de la gare en 1920

La gare en 1920