Saint Georges Patrimoine

Jacques Adhémar 1615-1674

1615-1674

Portrait de Jacques adhémar

Portrait de Jacques Adhémar

Jacques Adhémar de Monteil de Grignan est né en 1615 dans une illustre famille originaire du Dauphiné. Il est dès son plus jeune âge destiné à faire une carrière ecclésiastique. Il fut un acteur de la réforme catholique ou contre-réforme entreprise au XVI et XVIIème siècle par l’Eglise. Il s’agit pour les prêtres de faire reculer le protestantisme et de reconquérir des régions où le catholicisme a perdu son influence.

En 1630, il fonde au couvent des Capucins avec Henri de Levis, Henri de Pichery (officier de Louis XIV)  et Philippe d’Angoumois, la Compagnie du Saint Sacrement. Cette société secrète avait pour but de protéger les intérêts de l’Eglise avec le soutien de Louis XIII. Opposée au protestantisme, elle encourageait une moralité chez les laïcs comme dans le clergé. Elle oeuvra également contre Mazarin. Poursuivant toutes les œuvres se moquant de la religion, elle fut la principale organisation à demander la censure du Tartuffe de Molière dont la version complète sera jouée seulement en 1669, trois ans après la dissolution de la Compagnie qu’un décret royal de Louis XIV aura rendu illicite après un scandale pour diffamation.

Le 28 septembre 1631, Jacques reçoit sa lettre de tonsure des mains de son frère aîné, François Adémar, évêque de Saint Paul Trois Château, dans l’église de Saint sauveur de Grignan.

Le 11 février 1641, à Mantes, il siège à l’assemblée générale du clergé de France pour l’assemblée provinciale d’Arles. A partir du XVIème siècle, elle se réunissait tous les cinq ans dans le but de suivre les rapports financiers entre l’Eglise et le Roi.  L’Eglise participait financièrement au remboursement de la dette de l’état à travers un don gratuit. En retour, le Roi garantissait la protection de l’Eglise. Ces réunions duraient de 3 mois jusqu’à un an et demi. Lors de cette assemblée, les débats furent particulièrement houleux. L’Archevêque de Toulouse, Charles de Montchal témoignait : « …il se dit alors des choses contre les droits de l’Église qui firent hérisser le poil de ceux qui avaient des sentiments vraiment ecclésiastiques.» L’accord sur le montant versé au roi ne fut obtenu qu’après l’éviction d’une opposition féroces : six évêques furent expulsés par la force et exilés dans leur diocèse !

Le 31 août, 1643, il devient évêque du diocèse de Saint-Paul-Trois-Châteaux dans la Drôme, succédant à son frère, François Adhémar qui devient archevêque d’Arles.

En 1648, Jacques Adhémar devient abbé commendataire d’abord de l’abbaye de Fontdouce dans le Saintonge puis en 1653, de l’abbaye de Saint Georges sur Loire : ces abbayes sont alors en commende. Cela signifie que l’abbé n’est plus élu par ses pairs mais c’est un ecclésiastique (parfois un laïc) qui est nommé et qui  perçoit personnellement les revenus de l’abbaye, en exerçant une juridiction sur la discipline des moines sans pour autant être présent.

En 1657, il rejoint Uzès et est nommé coadjuteur, c’est-à-dire évêque auxiliaire d’un évêque diocésain avec droit de succession immédiate. Il s’agit là de préparer la succession de l’évêque d’Uzès, sans interruption pour éviter tout recul de l’influence du catholicisme dans la région.

En 1658, Jacques Adhémar négocie avec François Blanchart, abbé de Saint Geneviève, l’entrée de l’abbaye de Saint Georges dans la congrégation génovéfine afin d’appliquer la réforme. L’abbaye, jusqu’alors occupée par des chanoines réguliers respectant la règle de saint Augustin, adhère désormais à la Congrégation de Sainte Geneviève dont le siège est à Paris.

En 1660, il succède à Nicolas de Grillié et devient le 59ème évêque d’Uzès.

En 1661, il offre le bénéfice du prieuré de l’Epinay de Saint Georges sur Loire à Antoine Sconin, vicaire d’Uzès. Celui-ci en fera don à son neveu, l’illustre Jean Racine.

Dans ses célèbres lettres, la marquise de Sévigné dont la fille a épousé le petit-neveu de l’abbé, évoque sa rencontre avec Jacques Adhémar :

« J’ai été une heure avec M. d’Uzès; mon oncle l’abbé y était aussi; nous avons fort discouru de toutes vos affaires; je suis plus satisfaite que jamais de la prudence et du bon esprit de ce prélat; vous n’avez qu’à lui envoyer vos pensées toutes crues; en deux heures de réflexion, il voit tout ce qu’il faut faire ou pas faire, etc. »

En 1663, il consacre la cathédrale d’Uzès dont les travaux viennent de s’achever.

En 1672, il visite l’abbaye de Saint Georges et fait construire le palais épiscopal à Fontdouce. Il meurt le 13 septembre 1674 au château de Grignan.

Portrait de François Adhémar, archevêque d'Arles

Portrait de François Adhémar, frère de Jacques Adhémar et archevêque d’Arles

les jardins de l'abbaye de fontdouce dans le

L’abbaye de Fontdouce dans le Saintonge