Saint Georges Patrimoine

Le prieuré-cure de Chateaupanne

Temporel de l'abbaye

prieuré de chateaupanne en 2006

Prieuré de Chateaupanne en 2007

pignon du prieuré de chateaupanne en 2006

Prieuré de Chateaupanne en 2006

Le prieuré de Chateaupanne est situé à Montjean sur Loire à 10 km au sud-ouest de Saint Georges sur Loire. Il faisait partie du temporel de l’abbaye, c’est-à-dire des sources de revenu.

Le domaine appartenait initialement à l’abbaye de Saint Florent Le Vieil. L’église dédiée à Saint Aubin pourrait remonter au VIIème siècle. Elle était probablement construite à côté d’un château fort.  Ces constructions furent détruites par les Normands et l’église reconstruite au XIème siècle par les moines cordeliers dépendants du prieuré de Saint Hilaire Saint Florent. Drogon, le seigneur du château se l’appropria. L’abbé de Saint Florent, Robert, s’en pleignit à Foulques Nerra, comte d’Anjou, qui exigea que l’église soit remise à l’abbaye de Saint Florent à la mort du seigneur de Chateaupanne. Par la suite, l’abbé Giraud l’offrit à son filleul, Albéric II, seigneur de Montjean au début du XIème siècle, malgré la contestation des religieux et les bulles papales rattachant toujours l’église à l’abbaye de Saint Florent. Le seigneur de Montjean en fit don à l’abbaye de Saint Georges sur Loire au XVIème siècle. L’église avait en annexe la chapelle de Saint Hervé située sur l’île de Chalonnes. A proximité de l’église de Chateaupanne, se trouve la fontaine de Saint Méen qui était un lieu de pèlerinage : l’eau de la fontaine était en effet connu au Moyen âge pour guérir la gale. Une chapelle fut construite à cette emplacement en 1887 par le curé Dupont de Montjen. La source est aujourd’hui tarie.

Le prieur devait tous les ans, à la fête de Notre Dame l’Angevine, le 8 septembre,verser la dime, l’impôt sur les récoltes, en froment. En 1660, le prieuré doit ainsi plus de 600 litres de froment à l’abbé de Saint Georges sur Loire

En 1747, une expertise décrit l’église de Chateaupanne : la nef fait presque 13 mètres de long sur plus de 5 mètres de large. Deux autels se trouvent au bout de la nef. Au-dessus de la porte d’entrée, sur le pignon, deux cloches sont suspendues.

nef du prieuré de chateaupanne en 2025

Nef de la chapelle de Chateaupanne en 2025

choeur du prieuré de chateaupanne en 2025

Chœur de la chapelle de Chateaupanne avec la peinture du Christ en Majesté à gauche du vitail

En 1791, le prieuré est nationalisé comme tous les biens du clergé et vendu le 18 mai 1792 à Louis Bretault.

La paroisse de Chateaupanne est supprimée en 1790 et rattachée à Montjean. Au XIXème, l’église est transformé en grange. Il persistait à l’intérieur, quelques traces de peinture sur les murs : un Christ en Majesté assis sur un arc-en-ciel daté du XVème siècle.

Son dernier propriétaire a offert la chapelle en 1991 à la Société pour la Protection des Sites et Monuments du Val de Loire qui l’a rénovée : murs, toiture, peintures et vitraux ont été restaurés. A cette occasion, une analyse dendrochronologique menée sur la charpente a permis de dater le bois utilisé à l’utomne et l’hiver 1404 -1405.

Sources

Le temporel de l’abbaye de Saint Georges sur Loire, Denis Mercier

Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine & Loire, Célestin Port

anjou-tourisme.com

Les prieurs-curés de Chateaupanne

Date de nomination

Prieur

1478

Guillaume Heligot

1562

Julien de la Braze

1587

Jean Lemaczon

1621

Charles Moreau

1650

Jean Boisineust, doit faire face à différents procès avec des voisins du prieuré puis résigne en 1668 et devient curé de Montjean en juin 1680 et décédé le 24 juillet de la même année.

1668

André de la Noë

1711

Claude Bault, né vers 1653 et décédé le 28 juin 1724 à Chateaupanne. Il étudie la théologie à Notre Dame de Paimpont en 1676. Il devient prieur-curé de Monterfil , dépendant de Saint Jacques de Montfort de 1690 à 1698 puis de Madeleine de Geneston de 1700 à 1703.

1727

Pierre (?) Ragot

1730

J.Voisin

1755

Edme Gaspard Cousin, né à Paris le 11 octobre 1717 et mort le 16 août 1762 à Chateaupanne

1766

Valérien Dessain : Né à Reims le 9 décembre 1728. Sa réputation n’est pas très bonne : on dit de lui qu’il laissait son jardinier faire le catéchisme à sa place. Il refusa de prêter serment à la Révolution mais continue de célébrer les offices jusqu’en 1792, offrant asile aux autres prêtres réfractaires de la région dans sa cure, notamment le père Lorfait, vicaire de Saint Germain des Prés. Dénoncé par les habitants de Montjean, il est sommé par les officiers municipaux de cesser ses activités le 18 avril 1791. Valérien Dessain ne prend pas compte de ces avertissements persistant à défier l’institution révolutionnaire. Il refuse d’obéir à l’arrêté du 1er février 1792, ordonnant aux prêtres insermentés de venir résider à Angers. Il s’enfuit et on perd toute trace de lui : il meurt vraisemblablement autour de 1794.

Sources

Lemesle, Notice sur l’abbaye de Saint Georges sur Loire

Les génovéfains en haute-Bretagne, en Anjou et dans le Maine, Yves Breton

Prosopographie génovéfaine, Nicolas Petit

Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine & Loire, Célestin Port

Le celrgé de Montjean et de Chateaupanne pendant la Révolution, L’anjou Historique volume 8, 1907, p 466 à 469