Saint Georges Patrimoine

La Salle

Temporel de l'abbaye

métairie de la salle en 2006

La Salle en 2006

plan de la salle en 1786

Situation de la Salle en 1786

Cette métairie située à la sortie est du bourg de Saint Georges sur Loire, faisait partie du temporel de l’abbaye : propriété de l’abbaye, elle était louée à des fermiers qui l’exploitaient. Ces terres furent en effet offertes aux chanoines à la construction de l’abbaye au XIIème siècle, faisant partie des douze métairies données par les seigneurs du Plessis-Macé à qui elles appartenaient. Le mot salle désignait autrefois une maison fortifiée ou tout au moins une maison avec une grande pièce principale.

La métairie de la Salle, tout comme le fief de la Salle ont toujours relevé du fief de Bellenoé. Le fief de Bellenoé relevait du fief de Linières (Saint-Jean-de-Linières) qui lui même relevait du Plessis-Macé. La métairie est citée régulièrement dans les documents relatifs aux biens de l’abbaye à partir de 1331.

La ferme se compose d’un bâtiment avec deux chambres dont une est dotée d’une cheminée et d’un four au dessus desquelles se trouve un grenier, d’une étable à bœufs, d’une étable à vaches et à moutons, de trois soues à cochons et d’enclos. Elle possède 5,6 hectares de prés et 23,7 hectares de terres labourables.

On trouve à la Salle une chapelle dédiée à Saint Symphorien et à Saint Séréné, fondée le 23 avril 1509 par l’abbé Louis Samson et dotée de huit messes annuelles en 1554 par Julien de la Barre. La chapelle est en ruine au XVIIIème siècle. Il ne reste qu’une statue de Saint Séréné encastrée dans l’angle du mur de la ferme. La statue est maintenant connue sous le nom de Saint René.

On trouve également à la Salle un étang : celui-ci a été coupé en deux par une chaussée qu’on a élevé au milieu pour le passage du grand chemin royal de Nantes à Angers en 1762. Pour la construction, des trous ont été creusé et l’étang est en mauvais état, les travaux pour le restaurer coûterait plus cher que ce qu’il pourrait dégager comme profit.

Le moulin de la Salle situé à l’ouest de l’étang appartient, lui, au seigneur de Bellèvre.

En 1715, la métairie est rattachée à la mense conventuelle : cela signifie que les revenues qu’elle génère ne vont plus à l’abbé mais au chanoine.

statue de saint séréné à la métairie de la salle

Staute de Saint Séréné dans un mur de la métairie de la Salle

Acte de vente de la Grande Lande en 1791 (ADML)

Les actes notariaux concernant les baux permettent de retrouver les occupants de la métairie durant cette période :

  • le 6 mars 1672, A.Dupont 

  • 24 juillet 1688, François Martin 

  • en 1732, bail à moitié avec J.Melant 

  • le 28 mars 1754, bail à moitié avec L.le Boiteux 

  • et en 1767, bail à moitié avec C.Greffier, renouvelé en 1771 pour 330 livres 

  • Chalain en 1783 pour 500 livres.

  • Jacques Rouesnard est fermier en 1791

En 1791, suite à la Révolution, la métairie est nationalisée comme tous les biens du clergé et vendue aux enchères  le 20 juin 1791 au prix de départ de 12 000 livres. Joseph Grandmaison en propose 14 000 livres mais Pierre Gourdon, aubergiste et désormais substitut du juge de Paix surenchérit à 16 000 livres. Le sieur Legrar en offre 17 000. Joseph Grandmaison augmente son offre à 18 000 livres mais le sieur Granger, chirurgien, en propose désormais 18 600 livres. Grandmaison acquiert finalement la métairie pour 20 000 livres.

Sources

Le temporel de l’abbaye de Saint Georges sur Loire, Denis Mercier

Notice historique sur l’abbaye de Saint Georges, Lemesles