Saint Georges Patrimoine

Eugène-Joseph Daviers

1815-1871

photographie du docteur daviers

Portrait du docteur Daviers

article de journal sur le docteur daviers

En 1863, le docteur Daviers prouve la culpabilité d’un mari (Le petit Journal 27/12/1863)

Eugène Joseph Daviers est né le 13 septembre 1815 à Jallais. Il est le fils de Julien Daviers, chirurgien et d’Eugénie Renou, fille de Jean Renou, maire de Saint Georges en 1800 et chirurgien également . Après une scolarité à Beaupréau, il s’engage dans les pas de son père en suivant des études de médecine. Il devient interne à l’Hôtel Dieu d’Angers. Le 16 août 1839, il soutient une thèse sur la bronchite capillaire, l’excision du col de l’utérus, l’évolution du fœtus et les préparations à base de soufre de Paris. A l’époque, la thèse ne porte pas sur un sujet choisi par l’étudiant mais sur une série de questions soumis par le jury. Il devient docteur en Médecine de l’Université. L’étudiant fait déjà preuve d’un véritable instinct chirurgical : dans son travail universitaire, Daviers envisage ainsi l’ablation partielle ou totale de l’utérus notamment en cas de cancer, une opération qui ne sera réalisée que plusieurs dizaines d’années plus tard.

Il s’installe à Angers où il est nommé chef de travaux anatomiques à l’Ecole de Médecine.  Dès 1940, il enseigne l’anatomie mais également la chimie et la clinique chirurgical. Reconnu pour son talent d’exposition et ses connaissances, il est nommé suppléant d’anatomie en 1847 et professeur de chimie et de pharmacie en 1849. En 1855, il est nommé chirurgien en chef de l’Hôtel Dieu d’Angers puis directeur de l’école de médecine d’Angers en 1865. Sous sa direction, de nombreux bâtiments sont construits ou agrandis.

En 1863, Eugène Joseph Daviers est le premier chirurgien à pratiquer avec succès une ovariotomie en France. Dans un article de 1907, paru dans le Petit Courrier, le docteur Leblois témoigne : « L’opération fut pratiquée à Châteauneuf-sur-Sarthe, au domicile de la malade, dans l’unique pièce du logement servant de cuisine, de salle à manger et de chambre à coucher. » C’est un véritable événement auquel assistent des médecins de renom dont les docteurs Nélaton et Denonvilliers, professeurs parisiens, venus tout spécialement de la capitale pour rencontrer le talentueux chirurgien angevin.

Eugène-Joseph Daviers va être influent dans de nombreux domaines. Ainsi, en 1843, tout jeune médecin, il présente un rapport sur l’opération de la cornée de la cataracte lors d’une réunion de chirurgiens à l’Hôtel Dieu. Il préconise l’utilisation d’instruments pour immobiliser le globe oculaire contre l’avis de ses collègues qui utilise leur doigt, estimant que le matériel est inadapté. Daviers n’est pas satisfait de cette position : cette méthode provoque trop souvent des complications, il ne renonce pas et cherche à améliorer la méthode. En 1868, messieurs Robert et Colin présente devant l’Académie de Médecine une nouvelle pince oculaire qu’ils ont fabriquée sur les indications de Daviers et qui répond aux exigences de l’opération.

Daviers va également s’illustrer dans la médecine légale, fréquemment appelé à témoigner comme expert tant de l’anatomie que de la chimie.

Parallèlement à sa carrière médicale, Eugène-Joseph Daviers s’engage en politique. Défenseur des valeurs bonapartistes, il fait partie de l’opposition aux élections municipales d’Angers de 1852 et est finalement élu conseiller municipal en 1865 puis en 1870.

En 1867, il succède au docteur Mirault à la chaire de clinique chirurgicale.

Il est décoré de la Légion d’Honneur par Napoléon III, le 14 août 1868.

Eugène Joseph Daviers meurt d’un cancer de l’estomac le 23 février 1871. Lors de son enterrement civil, la foule se rassemble en masse pour lui rendre hommage. Jacques Ambroise Monprofit, qui suivra ses pas à la fin du XIXème, témoigne dans un article du Petit Courrier de 1907 : « J’étais alors écolier au Lycée David d’Angers et je me souviens du bruit que fit sa mort et de son enterrement suivi par une foule énorme. » Si le futur docteur Monprofit fut touché par ce décès, c’est également que la commune de Saint Georges sur Loire le liait particulièrement à Daviers. « Daviers avait sa maison de campagne à Eculard près de Saint Georges sur Loire où j’ai été élevé et bien souvent, le nom du grand chirurgien angevin a frappé mes oreilles d’Enfant », témoigne encore Monprofit, fils de Louis Monprofit d’un maire de saint-georgeois. On comprend d’autant mieux l’émotion du docteur Monprofit à évoquer Daviers quand on sait qu’il prendra en charge le service de ce dernier à l’Hôtel Dieu d’Angers.

Eugène Joseph Daviers laissera le souvenir d’un homme charitable. Il fonda ainsi un lit perpétuel pour la commune de Saint Georges. Il était également reconnu pour sa droiture et ses engagements. Le Conseil Municipal de la ville d’Angers décida par la délibération du 28 mars 1881 de donner son nom au boulevard de l’hôpital en son honneur. La commune de Jallais donne également son nom à la rue dans laquelle il a vu le jour.

La veuve du docteur Daviers, Emilie Marie Moreau décèdera en 1900 dans sa propriété d’Eculard.

Sources : Wikipédia, Célestin Port (Dictionnaire de Maine et Loire), Jacques Ambroise Monprofit (La Chaire de Clinique Chirurgicale, Petit Courrier du 22/12/1907)

Tombe du docteur Daviers

Tombe de la famille Daviers dans le cimetière de l’Est d’Angers (Archives municipales d’Angers)

Faire-part de décès du docteur Daviers

Faire-part du décès du docteur Daviers

acte de décès de marie moreau

Acte de décès de Marie Moreau, veuve Daviers (ADML)