Saint Georges Patrimoine

Jean-François de Maillan

1747-1819

le prieuré du perray neuf

Prieuré du Perray-Neuf près de Sabl sur Sarthe

Jean-François de Maillan est né le 12 juin 1747 à Laval du Tarn en Rouergue (Aveyron). Il est le deuxième fils de Jean-Baptiste de Maillan, chevalier du Roi et de Madeleine de Buisson de Bournazel.

Destiné très jeune à l’Eglise, il fait ses études au collège Duplessis à Paris avant d’être diplômé en théologie de la Sorbonne

Le 7 avril 1774, Jean-François de Maillan devient chanoine-comte de l’église royale Saint Julien de Brioude en Auvergne. Si la situation de cette abbaye avait été financièrement compliquée quelques années auparavant, la décision du roi d’y fusionner les revenus de l’abbaye de Charroux assurait un bénéfice confortable à Jean-François de Maillan. Sa situation va devenir encore plus aisée les années qui suivent puisqu’il va cumuler les revenus du prieuré de Saint-Martin en l’église de la Carnourgue (en Lozère)  et du prieuré de l’abbaye de Perray-Neuf à Précigné près de Sablé-sur-Sarthe. Il est nommé abbé commendataire de Saint Georges sur Loire en 1787.

En plus d’être fortuné, l’abbé est quelqu’un d’influent. Présenté à la cour, il va succéder à son oncle, l’abbé de Mostuéjouls comme aumônier de quartier de la chapelle de la comtesse de Provence de 1777 à 1783. Il est même promu premier aumônier, de 1787 à 1789. La comtesse de Provence, Marie-Joséphine de Savoie est la fille du roi de Sardaigne, mariée à Louis-Stanislas-Xavier de France, petit-fils de Louis XV et futur Louis XVIII.  

En 1787, il siège comme député du clergé à l’assemblée provinciale d’Anjou convoquée par le roi Louis XVI aux côtés de représentants de la noblesse dont fait partie Antoine Walsh de Serrant. Jean-François de Maillan n’a certainement pas conscience qu’il participe là au prologue de la Révolution durant laquelle il va tout perdre.

La Révolution va en effet stopper net sa carrière. L’abbé qui jouissait d’un revenu considérable, voit sa fortune disparaître du jour au lendemain. La tempête de 1789 emporte non seulement tous les prieurés et toutes les abbayes mais confisque également tous ses biens, réduisant son train de vie aisé grâce au cumul de tous ses revenus à une existence miséreuse. Les démêlés judiciaires qu’il aura avec le sieur Cabanne, son beau-frère témoignent de ce changement de situation.

En 1788, l’abbé de Maillan déclare dans une lettre contribuer au contrat de mariage de sa sœur à hauteur de 15 000 livres qu’il s’engage à payer en 1790. Le sieur Cabanne va donc réclamer le paiement de cette dot devant le tribunal civil de Mende. Jean-François de Maillan va justifier le manquement à sa promesse en expliquant qu’il ne s’agissait là pas d’une reconnaissance de dette mais bien du souhait d’offrir à sa sœur un présent pour favoriser son installation. L’abbé n’avoue pas la raison première de son désengagement : il est dans l’incapacité à verser une telle somme. Le tribunal retient l’argument et annule la dette. Le sieur Cabanne fait appel de cette décision. Le tribunal de Nimes étudie l’affaire en 1808 et confirmera le premier jugement : l’engagement de 1788 est annulé.

A la Révolution, l’abbé de Maillan est obligé de quitter Brioude comme la plupart des autres chanoines et cherche à gagner sa vie comme il peut. Il se retire à Paris dans la paroisse de Saint Sulpice où il enseigne le catéchisme. La charité dont il a fait preuve des années durant au nom de la Reine et de la princesse de Savoie lui a fait acquérir une bonne réputation au sein du peuple de Paris. Cela lui permet de bénéficier d’un asile plutôt sûr durant les premières heures de la Révolution. Cependant, sous la Terreur, Jean-François de Maillan est contraint de se cacher dans sa famille à La Caze en Lozère ou bien à l’étranger.

Il reste dans l’ombre durant la période napoléonienne, ses attaches restant avant tout royalistes. Il refuse d’être nommé évêque et Napoléon, face à cette défiance, l’écarte de toute responsabilité.

Ce n’est que sous la Première Restauration que Louis XVIII le remet sur le devant de la scène. Le Roi avait nommé, en 1814, à l’évêché de Saint-Flour, M. de Brugier de Rochebrune, vicaire général de ce diocèse mais ce dernier refuse. Le Roi fait alors appel à Jean-François de Maillan par ordonnance en novembre 1817. Mais, le 14 octobre 1819, alors qu’il s’apprête à se rendre à Paris pour être sacré, il est victime d’une crise d’apoplexie et meurt dans son château de la Caze dans les Gorges du Tarn.

château de la caze

Le château de la Caze

article annonçant le décès de Jean-François de Maillan

Annonce de la mort de Jean François de Maillan dans le journal Le véridique du 4 novembre 1819