Portrait de Gabriel de Boylesve
Gabriel de Boylesve de Malnoue nait le 1er mars 1595 dans une famille angevine de magistrats et de juges. Son père est Charles de Boylesve, conseiller aux parlements de Bretagne puis de Paris dont le frère Claude de Boylesve était un fidèle de Mazarin.
Destiné à une carrière ecclésiastique, Gabriel est ordonné prêtre très jeune. Il devient enseignant à la cathédrale Saint Maurice d’Angers. En 1623, il devient aumônier de Charles Miron, évêque d’Angers et deux ans plus tard chancelier de l’université d’Angers. En 1631, il est nommé conseiller au parlement de Bretagne, prenant la suite de son père. Il devient chanoine de la cathédrale de Vannes, obtient deux paroisses parisiennes et devient aumônier et lecteur du roi Louis XIII. En 1637, il reçoit les bénéfices du prieuré de Saint Catherine de la Coûture à Paris et de l’abbaye de Saint Aubin des bois dans le diocèse de Saint Brieuc. En 1638, il siège aux Etats de Bretagne pour l’ordre de l’Eglise.
A la mort du roi, il se démet de ses titres et de ses charges en gage de soumission à Mazarin qui le gratifie de la commende de l’abbaye de Notre Dame de Berdoue dans le diocèse d’Auch et du titre de conseiller clerc au Parlement de Paris en 1645.
Cette allégeance à Mazarin lui attire quelques désagréments. En 1649, alors qu’il s’offusque des propos tenus contre le cardinal par Jacques Carpentier de Marigny, poète et agitateur de la Fronde, Gabriel de Boylesve est violement giflé par ce dernier en public à la sortie du cloître. C’est un véritable scandale qui fait jazzer toute la cour ! Gabriel de Boylesve a bien peu de soutien face au célèbre pamphlétaire dont les bons mots sont appréciés si bien qu’il abandonne sa plainte, renonçant à un procès malgré l’injure dont il a été victime.
En 1650, il accepte malgré tout de céder son abbaye que Mazarin convoite pour un de ses partisans. En compensation, il obtient le bénéfice plus important de l’abbaye de Saint Georges sur Loire dont il devient abbé commendataire.
Rapidement, en 1651, Gabriel de Boylesve échange son titre d’abbé avec celui d’évêque d’Avranches de Roger d’Aumont. Il est sacré à Paris le 10 décembre 1651 et entre à Avranches le 25 août 1652. Mais Gabriel de Boysleve vit principalement à Paris jouissant de ses titres prestigieux. Gabriel de Boylesve a en effet une fortune considérable si bien que la légitimité de ses biens est mise en doute.
En 1657, par un échange avec la baronnie de Longny et Rémalard dans le Perche, il acquiert la baronnie d’Ancenis qu’il revend en 1660 à Armand de Béthune, marquis de Charost, gendre du surintendant Fouquet. Ce-dernier lui intente un procès en 1662 et l’accuse d’avoir touché de l’argent illicite de son frère cadet Claude, intendant des finances. Claude a été condamné et ses meubles ont été saisis, mais l’évêque d’Avranches est intervenu, prétendant en être le propriétaire. Gabriel de Boylesve est condamné à une amende de 12 000 livres et les meubles sont confisqués.
Gabriel de Boylesve meurt le 3 décembre 1667, emporté en cinq jour par une inflammation des poumons. D’autres sources nous disent que son médecin lui avait prescrit des pilules pour une purge, celles-ci devant être prise durant plusieurs jours de suite. Gabriel de Boylesve les aurait avalé en une seule et même fois et mourut empoisonné. Il est inhumé dans l’église du couvent des Cordeliers à Angers. Sa succession donna lieu à de longs procès entre ses frères et ses neveux.
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