Etienne van Zuylen van Nyevelt, Jules Albert de Dion et le journaliste Paul Meyan fondent en 1895, l’Automobile Club de France, l’ACF. Ce club organise, en 1899, le premier Tour de France Automobile. Il est plus connu pour les Grands Prix organisés chaque année. On citera 1905, le circuit des Ardennes ; 1906, le circuit de la Sarthe ; 1907, le circuit de la Seine Inférieure et 1908, le circuit de Dieppe. L’Anjou est retenu pour le Grand Prix de 1909.
Le Comité Central de L’Anjou était porté par M. Monprofit, maire d’Angers ; MM. Mitonneau et Labesses, adjoints ; M. Cointreau, secrétaire général ; M. Richau, trésorier ; M. Bessonneau, responsable de la commission sportive. Un de ses membres, M. Motais, était l’artisan du tracé.
Ce comité avait le soutien politique de M. Dupeyrat préfet de Maine-et-Loire et MM. Gauvin, Gioux, Ferdinand et Laurent Bougère, tous quatre députés du même département.
Fin octobre 1908, le Comité Central de l’Anjou, muni de la précieuse promesse de subvention de 100 000 francs, se retrouva place de la Concorde pour déposer officiellement le projet du circuit d’Anjou. Le 29 octobre 1908, la Commission sportive de l’ACF se réunit à Candé.
Le circuit est défini : Saint-Georges-sur-Loire, tribunes et ligne de départ à Saint-Germain-des-Prés, Champtocé-sur-Loire, La Riottière, La Cornuaille, Candé, le Louroux-Béconnais, Bécon-les-Granits, La Croix de Lorraine et Saint-Georges. Au total 73,5 km.
réunion de la commission sportive à Paris
Tracé du grand prix automobile de l’Anjou de 1909
1908 : la commission de l’ACF en visite à Candé
On construisait désormais des machines spécifiquement dédiées à la course, qui n’avaient souvent qu’un lointain rapport avec la série, donc difficiles à identifier.
Entretenir un tel service de compétition, qui éloignait les ingénieurs des voitures de tourisme, coûtait fort cher. Au surplus, ces “autos spéciales” ne servaient qu’une fois dans l’année, chaque automobile-club national promulguant son propre règlement.
Dans le cas du grand-prix de l’ACF, il était même différent d’une année sur l’autre !
Ce fut certainement une bonne excuse pour 17 grandes maisons françaises (parmi lesquelles Renault, Darracq, Mors, Brasier, Panhard, de Dietrich …), autrefois engagées en compétition qui, fin 1908, s’associèrent dans un grand boycott de la course de vitesse.
Elles furent même rejointes par Benz et Mercedes, trop heureuses de rester sur leurs lauriers de Dieppe.
L’ACF ne pouvait ignorer ce mouvement, alors même que certains de leurs administrateurs siégeaient précisément dans les commissions de la place de la Concorde ! Mais on trouva une astuce pour tenter de faire bonne figure: le règlement spécifia que le Grand Prix 1909 ne pourrait se tenir que si 40 engagements étaient parvenus avant le 31 décembre.
Sachant la défection de la plupart des constructeurs et que Dieppe avait accueilli 49 autos au départ pour une année jugée fastueuse, il était facile de deviner que le Grand-Prix ne se ferait pas.
Mais on laissa croire au comité angevin qu’il aurait bien lieu, jusqu’au communiqué officiel de janvier 1909.
En janvier, seuls quatre constructeurs étaient inscrits : Mors, Cottin-Desgouttes, Rolland-Pilain et Le Gui. Le Grand Prix de l’Anjou était reporté sine die.
Il nous reste ces cartes postales, témoins de la vie de nos communes en 1909.
Les cartes postales étaient pour la plupart des montages photographiques où les voitures ont été rajoutées.