Saint Georges Patrimoine

Evolution de la population de Saint Georges sur Loire

Sa population est l’élément moteur d’une commune. Elle bâtit, aménage, recompose l’espace et contribue à son rayonnement économique, social et artistique. Sa vie s’insère dans un continuum comme en témoignent, par exemple, les restes du bâti ancien et, de façon plus générale, de toutes les œuvres conservées ou non qui, de manière plus subtile, moins facile à cerner en forgent l’identité. La population de la cité, témoin de l’histoire, acteur de celle-ci, mérite l’intérêt qu’on lui porte au travers d’approches démographiques diverses.

L’évolution des effectifs de population au cours du temps peut s’expliquer par la croissance ou la décroissance démographique : natalité, mortalité, migration. Ces paramètres dépendent de facteurs que l’on peut essayer d’analyser : développement économique, épidémies, phénomènes sociaux, assainissement, scolarisation, …

Les effectifs nous sont connus par l’intermédiaire des recensements dont la mise en œuvre et les modalités ont évolué au fil du temps. Avant la révolution, le recensement portait sur le nombre de foyers fiscaux et ne considérait pas l’ensemble des individus ; c’est le cas du recensement effectué par Colbert en 1664. Après la Révolution, les recensements deviennent plus systématiques et tous les habitants des communes sont recensés. La loi de 2002, modifiée en 2017, précise le rôle des recensements et la manière de les effectuer. Pour les communes de moins de 10000 habitants telles que Saint-Georges-sur-Loire, le recensement exhaustif est effectué tous les 5 ans. Le recensement est obligatoire, il est effectué sous la responsabilité de l’État et c’est l’Institut National de la statistique et des études économiques (INSEE) qui en analyse les résultats.

Pour Saint Georges sur Loire, il existe des données datant de 1720, citées par C.Port ; elles ont été établies sur la base d’un dénombrement des ‘feux’ (foyers) existant dans la paroisse et sont donc assez peu précises. Ultérieurement, des données ont été proposées par l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS), puis par L’INSEE. Les archives municipales de Saint-Georges-sur-Loire, conservent les données des recensements depuis 1851. Ce sont ces diverses données qui ont été utilisées pour produire le graphique ci-après où l’on identifie, à quelques fluctuations près, 3 périodes distinctes.

 

graphique présentant l'évolution de la population au cours du temps

De 1720 à 1850, la population de St Georges augmente. L’estimation de 1720 donne 1470 habitants, le recensement de 1846, 2801 habitants, soit un quasi doublement des effectifs. Entre 1720 et 1793 le calcul des nombres de naissances (5499) et de décès (5210) montre un solde positif de 289 habitants alors que dans la même période l’augmentation des effectifs est de 879 habitants ; le renouvellement de la population est irrégulier, certaines années, le nombre des décès est plus important que le nombre des naissances, c’est le cas en 1748 (-83), en 1747 (-49) et plus tard, en 1781 et 1782 (respectivement -53 et -51). Ces décès plus importants peuvent être liés à des épidémies locales telles que le choléra.

La fin de cette période coïncide avec le début de la révolution industrielle qui voit, en particulier le développement du chemin de fer. La gare de St Georges est inaugurée en 1851, mais auparavant il a fallu créer l’ensemble du ballast et la pause des rails ; ceci a nécessité une main d’œuvre jeune et abondante dont une partie a pu venir des communes voisines ou même des départements voisins. Avant cela la construction du ‘grand chemin’ entre Angers et Nantes, terminée en 1762 avait mobilisé également une main d’œuvre abondante dont certains éléments ont pu faire souche. Cela pourra être vérifié par l’examen des mariages.

cadastre napoléonien du bourg

Le cadastre napoléonien du bourg en 1835 (ADML)

le bourg au début du XXème siècle

Le bourg au début du XXème siècle (ADML)

La seconde couvre pratiquement un siècle, de 1850 à 1950 ; elle est caractérisée par une diminution régulière et très constante de la population dont l’effectif, dans les années 50 va tomber bien en dessous de celui de 1793 (2349 habitants). Cette décroissance, déjà constatée par C.Port dans son dictionnaire en 1876 s’est poursuivie après les deux guerres mondiales. Le développement industriel des métropoles comme Angers, Cholet ou Nantes a probablement entraîné un départ des agriculteurs vers les grandes villes. C’est un mouvement qui a été constaté dans l’ensemble de la France ; entre 1906 et 1954, la France perd 13% de la population vivant de la production agricole. La fermeture des mines peut également être invoquée.

A partir du début des années 50 à nos jours, la population de Saint Georges augmente de façon notable. L’effectif est pratiquement doublé grâce à un accroissement moyen de près de 29 habitants par an sur 60 ans. Seule la période 1980-1990 a connu une pause relative. Les raisons de cet accroissement sont, l’élévation du niveau de vie et l’accès à la propriété recherchée ainsi que le baby-boom d’après-guerre qui ont conduit les habitants des grandes villes à chercher du terrain et des maisons plus facilement et à meilleur coût. A Saint Georges, plusieurs lotissements ont vu le jour au cours de cette période. La faiblesse du développement industriel a conduit la commune à devenir une ‘cité dortoir’ dont les habitants majoritairement, exercent leurs activités dans l’agglomération d’Angers, seulement distante d’une quinzaine de kilomètres.

vue satellite de saint georges en 1988

Saint Georges en 1988

Bibliographie

C.Port (1874-1876) Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire. 3 tomes.

A.Chatelain 1956 Révolution des densités de population en Anjou (1806-1936). Géocarrefour, Année 1956, 31-1, pp.43-60