Saint Georges Patrimoine

Le cinéma Pageot

1900-1933

Portrait de Joseph Pageot

Joseph Pageot

carte postale du cinéma ambulant

Le cinéma Pageot installé sur le champ de foire à Saint Georges (aujourd’hui la place Monprofit)

Joseph Pageot, mécanicien touche à tout de Saint Georges-sur-Loire, résidant sur le champ de foire (aujourd’hui place  Monprofit), était fasciné par les nouveautés et les progrès techniques du XXe siècle naissant.

C’est en visitant l’exposition universelle de Paris en 1900, qu’il eut l’idée de créer dans sa province un cinéma ambulant : décision tout à fait novatrice, car les premiers cinémas forains avaient vu le jour en 1896 seulement, à Nantes et à Lille. On ne parlait pas encore de salles sédentaires, et le cinéma faisait partie des activités rares de foire.
Donc, Joseph Pageot se lança dans la construction de roulottes et du matériel qui permettaient de transporter et projeter les films ; il y en avait 4, montées sur roues ferrées et tirées par deux tracteurs.

L’entreprise était une affaire de famille qui regroupait les époux Pageot, le couple formé par le frère de madame Pageot, François Auribault et son épouse.

Pour 6 à 15 sous, le public était accueilli sous une vaste structure mobile de  24 m de long sur 7 de large, garnie de gradins. À Saint-Georges, on la dressait sur le champ de foire, alors dépourvu d’arbres, proche de la demeure des Pageot. Et, pour être sûr d’assurer les séances prévues, Joseph Pageot emmenait, dans sa caravane, un groupe électrogène.

Madame Pageot tient la caisse. François Auribault est l’opérateur quand son épouse commente devant l’écran les films qui sont muets. Sa belle-soeur, Joséphine Wolfart joue le rôle d’ouvreuse.

Les films sont achetés une fois par an à Paris et présentent un programme complet pour être diffusés quotidiennement pendant une semaine ce qui représente la durée de séjour dans une commune. Le cinéma Pageot rencontre un succès dans toutes les communes du Maine et Loire et au-delà : Nièvre, Eure, Yonne, Indre et Loire, Sarthe, le cinéma Pageot sillonne les routes.

A compter de 1910, le cinéma Pageot utilise un phonographe synchronisé par téléphone et montre les premiers films sonores. Chaque semaine, le cinéma reçoit les actualités relatant les principaux événements.

En 1913, Joseph Pageot céda l’affaire à son beau frère, François Auribault qui continue l’exploitation du cinéma avec sa femme et ses enfants Paul et Marcelle ainsi que le mari de cette dernière, Claude Parthiot.  Joseph Pageot lui se consacre à une autre nouveauté : la petite installation électrique qu’il avait créée, toujours sur le champ de foire, et qui permit au bourg de Saint-Georges d’être électrifié dès 1912.

Après la première guerre mondiale, le cinéma Pageot reprend ses tournées. Le cinéma ambulant fit les beaux jours des campagnes jusqu’en 1933. Le 6 février de la même année, des suite des soucis de santé de François Auribault, le cinéma Pageot s’arrête définitivement, tué par le parlant et l’ouverture de salles sédentaires.

roulotte du cinéma ambulant joseph pageot

Les voitures du cinéma Pageot