Jacques-Ambroise Monprofit est né à Saint Georges en 1857 dans une maison de la place qui porte aujourd’hui son nom et qui à l’époque était le champ de foire. Son père est Louis Monprofit, qui sera élu maire de la commune en 1871. Jacques-Ambroise poursuit à Angers des études brillantes et est reçu en 1883 à l’internat des hôpitaux de Paris. Il s’engage totalement dans la voie d’une chirurgie nouvelle qui , prenant en compte les découvertes de Pasteur, pratique une asepsie, c’est-à-dire une désinfection des salles d’opération et du matériel chirurgical. Après des voyages à l’étranger, il revient en Anjou en 1888 et il ouvre sa clinique privée. Il modifie d’abord profondément les pratiques de la gynécologie et de l’obstétrique, en organisant des locaux fonctionnels où l’asepsie devient une règle impérative. En 1890, il épouse, à Chalonnes-sur-Loire, Marie Frémy, fille d’un propriétaire-négociant issue d’une famille est bien connue à Chalonnes. Jacques-Ambroise écrit des traités médicaux, des articles dans des revues ; il fonde même, en 1894, l’Anjou Médical, qui ouvre ses colonnes aux chirurgiens de la région. Sa renommée s’étend ; on vient le voir opérer. Il est un maître dont on observe les gestes et le savoir faire, dont on écoute les leçons qu’il prodigue avec un vrai talent d’orateur.
En 1898, il devient titulaire de la chaire de Clinique chirurgicale ; cela va lui permettre de faire construire un bâtiment à l’hôpital, d’aménager de nouvelles salles d’opérationet un laboratoire de radiographie.
En 1893, il est élu conseiller municipal à Angers, alors que son confrère Guignard est maire d’Angers. D’étiquette « républicain progressiste », ce que nous appellerions aujourd’hui centre droit, l’homme politique a pourtant ses zones d’ombre, et sa générosité naturelle ne s’étend pas à tous les domaines de la vie. Ainsi, il n’hésite pas à parler avec hargne de « l’argent juif » lors de sa campagne de 1908, un discours banalisé dans une France frappée par l’affaire Dreyfus, où l’antisémitisme était alors affirmé et revendiqué sans honte.
Maire d’Angers, il devra faire face aux terribles inondations de 1910, organisant les secours et portant assistance aux sinistrés. Il est également conseiller général et député à partir de 1910.
La première Guerre Mondiale éclate alors qu’il a 57 ans. Qu’importe ! Il part pour le front, car il a mis au point, encore une fois, une nouveauté : l’auto-chir, cette ambulance qui permet d’opérer les blessés sur le terrain même des combats. Il fait modifier ses instruments afin qu’ils soient adaptés à la chirurgie de guerre, et met au point un lien antihémorragique.
Malade, il est démobilisé en 1917, et rentre chez lui, à Angers. C’est la grippe, qui met fin, brutalement, le 30 janvier 1922 à la vie de cet homme inlassable. Il a seulement 64 ans.